Cégep plus dur pour les élèves de la réforme
QUÉBEC | Une fois rendus au cégep, les élèves qui ont connu la réforme scolaire ont eu plus de difficulté à s’adapter et les plus faibles ont moins bien réussi, conclut une nouvelle étude.
Après un constat d’échec au secondaire, la réforme scolaire reçoit une autre gifle. Mandatée par le ministère de l’Éducation, l’équipe du chercheur Simon Larose, de l’Université Laval, a mené une enquête auprès de 806 élèves de la réforme maintenant rendus au cégep afin de mesurer les impacts du renouveau pédagogique lors de leur passage au collégial.
Leurs réponses ont été comparées à celles de 569 étudiants qui n’ont pas connu la réforme.
ÉCHEC
Ce grand virage a été implanté dans toutes les écoles du Québec il y a une quinzaine d’années. Cette même équipe de chercheurs avait déjà mené une vaste étude qui avait conclu que la réforme au secondaire était un échec, ayant même nui aux garçons et aux élèves à risque.
Or, le portrait n’est pas plus rose pour les élèves de la réforme rendus au cégep, concluent les chercheurs.
« Lorsqu’il y a des différences entre les deux cohortes d’élèves, ce n’est pas en faveur des élèves du renouveau pédagogique », résume Simon Larose.
Une fois rendus au cégep, les élèves faibles ont moins bien réussi, ce qui « suit la même logique » que les constats faits au secondaire, souligne M. Larose.
Pour l’ensemble des élèves, il n’y a toutefois pas de différence significative en matière de résultats scolaires.
PROBLÈMES D’ADAPTATION
Les élèves de la réforme ont aussi eu plus de difficulté d’adaptation que ceux qui les ont précédés, selon cette étude.
Les étudiants rapportent avoir vécu davantage de problèmes « d’ajustement émotif », qui font référence au stress, aux problèmes somatiques (comme les migraines ou les troubles du sommeil) et au contrôle des émotions, peut-on lire.
Ils ont été plus nombreux à avoir recours aux services d’aide offerts par leur cégep.
Il est possible que le passage au collégial ait été plus stressant pour les élèves de la réforme parce qu’ils ont été préoccupés par les « côtés sombres » de la réforme, souvent rapportés par les médias, avancent les chercheurs.
Les élèves de la réforme pourraient aussi avoir été moins bien préparés à répondre aux exigences des cégeps, ce qui aurait pu faire augmenter leur niveau d’anxiété.