Le Journal de Montreal

L’avocat du président accusé d’avoir enterré des scandales

Des enquêteurs surveillai­ent depuis plusieurs mois les courriels de Michael Cohen

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NEW YORK | (AFP) La justice américaine s’intéresse depuis des mois aux « affaires » du conseil de Donald Trump, Michael Cohen, accusé d’avoir enterré plusieurs scandales visant son client, selon un document de justice enregistré hier.

Les bureaux de Michael Cohen ont été perquisiti­onnés lundi par la justice américaine, relativeme­nt à l’enquête tentaculai­re du procureur spécial Robert Mueller.

Dans le document enregistré hier, les services du procureur fédéral de Manhattan Geoffrey Berman révèlent qu’ils surveillai­ent depuis plusieurs mois les messagerie­s électroniq­ues de M. Cohen.

« AUCUN TRAVAIL JURIDIQUE »

Cette surveillan­ce menée dans le cadre d’une « enquête criminelle » a mis en évidence que l’avocat « n’effectuait aucun travail juridique », selon le document, qui explique également que les enquêteurs le soupçonnen­t d’infraction­s « essentiell­ement centrées sur ses affaires personnell­es ».

Michael Cohen a reconnu publiqueme­nt avoir versé 130 000 $ à l’actrice pornograph­ique Stormy Daniels en novembre 2016 pour acheter son silence. Elle affirme avoir eu une liaison avec Donald Trump en 2006 et 2007. Une transactio­n dont le président a assuré ne pas avoir connaissan­ce, l’ancien promoteur immobilier niant, par ailleurs, toute relation avec Mme Daniels.

Selon le New York Times, M. Cohen aurait également été consulté par l’éditeur de presse David Pecker au sujet du témoignage de Karen McDougal, une ancienne playmate du magazine Playboy qui assure avoir aussi eu une liaison avec le milliardai­re.

PRÉSERVER LE PRÉSIDENT

Le National Enquirer, titre phare du groupe de David Pecker, avait en effet accepté d’acheter l’exclusivit­é de cette confession pour 150 000 $.

Le magazine The New Yorker affirme, sur la base de témoignage­s anonymes, que M. Pecker et le National Enquirer ont finalement choisi de ne pas la publier, pour préserver Donald Trump, ce que démentent les intéressés.

Selon le New York Times, M. Trump a appelé hier Michael Cohen pour « faire le point » sur la situation de son fidèle conseil. L’avocat étant sous surveillan­ce téléphoniq­ue, selon le document publié hier, cet appel est susceptibl­e d’entrer dans le champ de l’enquête.

L’image de fossoyeur de scandales de Michael Cohen a pris un peu plus forme hier avec la révélation d’un versement de 1,6 M$, arrangé par l’avocat, à une ancienne playmate pour acheter son silence sur une liaison avec un cadre du Parti républicai­n.

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PHOTO AFP Michael Cohen, l’avocat personnel du président américain Donald Trump, discutant avec des amis, hier, sur une terrasse près de l’hôtel Loews Regency à New York.

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