Le Journal de Montreal

Les deux journalist­es enlevés en Équateur ont été assassinés

Ils auraient été kidnappés par des dissidents de l’ancienne guérilla des FARC

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QUITO | (AFP) L’Équateur a annoncé hier le déploiemen­t de l’armée et de la police à sa frontière avec la Colombie, où deux journalist­es et le chauffeur du quotidien El Comercio ont été enlevés fin mars puis assassinés.

La nouvelle de leur mort, confirmée à la mi-journée avec beaucoup d’émotion par le président Lenin Moreno, est un choc pour le pays andin, habituelle­ment préservé d’une telle violence.

ÉMOTIONS

« Malheureus­ement, l’informatio­n que nous avons confirme l’assassinat de nos compatriot­es », sans doute kidnappés par des dissidents de l’ex-guérilla colombienn­e des FARC (Forces armées révolution­naires de Colombie) impliqués dans le trafic de drogue, a annoncé le chef d’État dans une déclaratio­n à la presse à Quito.

En écoutant ces mots, de nombreux journalist­es présents face à lui ont éclaté en sanglots et se sont pris dans les bras pour se réconforte­r.

Le président, qui avait lancé un ultimatum aux ravisseurs pour obtenir une preuve de vie des otages, a réagi avec fermeté. « Nous avons relancé [...] les opérations militaires et policières qui avaient été suspendues dans la zone frontalièr­e et décidé le déploiemen­t immédiat des unités d’élite des forces armées et de la police nationale à cet endroit », a-t-il annoncé.

Le ministre colombien de la Défense, Luis Carlos Villegas, accompagné de dirigeants de l’armée et de la police colombienn­es, se trouvent à Quito pour commencer « immédiatem­ent » des actions coordonnée­s à la frontière, a assuré M. Moreno.

Les autorités équatorien­nes ont pris contact avec l’Église catholique et la Croix rouge pour localiser puis rapatrier les corps.

EN COLOMBIE ?

Les espoirs concernant le sort des otages s’étaient amincis la veille avec la diffusion de photos inquiétant­es de leurs possibles cadavres.

Le président colombien Juan Manuel Santos a condamné « ce fait déplorable » et assuré que l’enlèvement et le meurtre « ont eu lieu en Équateur par un individu de nationalit­é équatorien­ne ». Quito pense plutôt que les trois hommes ont été emmenés côté colombien.

Le reporter Javier Ortega, 32 ans, le photograph­e Paul Rivas, 45 ans, et leur chauffeur Efrain Segarra, 60 ans, avaient été kidnappés le 26 mars lors d’un reportage dans la localité équatorien­ne de Mataje, limitrophe de la Colombie.

Ils n’avaient pas été vus en vie depuis une vidéo transmise à la presse colombienn­e le 3 avril. Ils y apparaissa­ient les bras et le cou enchaînés.

FRONT OLIVER SINISTERRA

Bogota accuse des guérillero­s colombiens dissidents groupés sous le nom de Front Oliver Sinisterra et liés au trafic de drogue d’être les ravisseurs. Cette organisati­on, qui compte entre 70 et 80 hommes, est dirigée par un Équatorien, Walter Artizala, surnommé Guacho.

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