Bombardier avait l’expertise pour le REM
Philippe Couillard contredit le PDG de la Caisse de dépôt alors que les wagons seront fabriqués en Inde
LA POCATIÈRE | L’usine de Bombardier à La Pocatière aurait pu construire le REM, a affirmé le premier ministre Philippe Couillard, contredisant ainsi Michael Sabia, PDG de la Caisse de dépôt qui avait dit qu’aucune usine québécoise n’était suffisamment outillée pour le faire.
Le premier ministre a rencontré les travailleurs de l’usine Bombardier à La Pocatière tôt hier matin pour les rassurer sur leur avenir. La veille, M. Sabia avait affirmé qu’aucune usine au Québec n’était outillée pour construire le Réseau express métropolitain (REM). Les wagons seront assemblés en Inde.
« Est-ce qu’il y a d’autres usines ou d’autres travailleurs qui peuvent le faire ? Bien oui, il y en a. Si ça s’était produit, si le contrat de la Caisse avait été attribué ici, il aurait été fait ici, éventuellement peutêtre ailleurs dans le monde, je ne veux pas parler pour la compagnie non plus », a dit le premier ministre Philippe Couillard dans le hall d’entrée de l’usine à La Pocatière.
« Est-ce qu’il aurait été possible immédiatement de faire des wagons de REM ? Non, parce qu’il faut adapter les usines, amener l’équipement, préparer la technologie, former le personnel. Je suppose que c’est ce que M. Sabia a voulu dire, mais je ne veux pas parler pour lui », a-t-il ajouté.
Mario Guignard, le représentant des travailleurs à La Pocatière affirme que le contrat aurait pu être fait ici. « Chez Bombardier La Pocatière, on a tout le temps fait des grosses réalisations. Ça m’étonnerait qu’on n’ait pas pu le faire ici. On peut faire à peu près n’importe quoi. »
SURPRISE DE BOMBARDIER
Chez Bombardier, on est « évidemment surpris de ce genre de commentaire sur la capacité technique des gens de Bombardier au Québec », a dit au Journal le vice-président aux relations externes, Olivier Marcil. « La capacité de Bombardier de livrer au Québec une technologie qui aurait rencontré les caractéristiques demandées par le REM, ça n’a jamais été un enjeu pour nous, a-t-il précisé. On a fait différents types de technologie à La Pocatière depuis des années. Faire des modifications aux chaînes de montage parce qu’il y a un nouveau produit qui arrive, il n’y a rien de neuf là-dedans. »
M. Marcil a toutefois refusé de dire si Bombardier s’était engagée à construire au Québec les voitures du REM dans la soumission à la Caisse. À l’instar d’Alstom, Bombardier possède des installations de production en Inde.