Le Journal de Montreal

Une chance en or pour Brassard

« Je me considère chanceux d’être ici », dit-il

- Jean-François Chaumont JFChaumont­JDM c jean-francois.chaumont @quebecorme­dia.com

PITTSBURGH | Derick Brassard a l’expérience des séries avec 80 rencontres. Dans le vestiaire des Penguins, seuls Evgeni Malkin (151), Sidney Crosby (150), Kristopher Letang (118) et Carl Hagelin (114) ont joué plus de matchs.

l∫ Il y a toutefois une différence majeure entre Brassard et le quatuor des Penguins. Crosby, Malkin et Letang ont gravé trois fois leur nom sur la coupe Stanley, Hagelin l’a fait à deux reprises, mais jamais Brassard.

« C’est mon plus grand rêve, c’est le rêve de tous les joueurs », a dit Brassard à quelques heures du deuxième match contre les Flyers de Philadelph­ie au premier tour des séries.

« Nous sommes conscients que nous misons sur une bonne équipe, une très bonne équipe, a-t-il rappelé. Mais avec l’expérience, j’ai appris que tu ne peux rien prédire en séries. Il faut vivre un jour à la fois. C’est cliché, mais c’est vrai. On dit toujours que les séries représente­nt un marathon. Il y a plusieurs bonnes équipes dans la LNH, il n’y a pas juste une formation prétendant­e. »

Brassard a participé une fois à la grande danse. C’était en 2014 avec les Rangers de New York. Les Kings de Los Angeles avaient toutefois brisé son rêve d’une conquête en l’emportant en cinq rencontres.

Aux printemps 2015 et 2017, le Québécois a également atteint la finale de l’Est avec les Rangers et les Sénateurs respective­ment. L’an dernier avec les Sénateurs, il se retrouvait à une seule victoire d’une autre présence en finale, mais les Penguins ont gâché ses plans en l’emportant 3 à 2 en deuxième période de prolongati­on du septième match. Chris Kunitz avait marqué le but décisif.

« Ça fait toujours mal quand tu perds puisque tu ne sais jamais quand tu auras une autre chance », a dit le Québécois de 30 ans.

UNE TRANSACTIO­N HEUREUSE

Cette autre chance, il ne l’aurait pas eue avec les Sénateurs. Le 23 février dernier, Pierre Dorion, le directeur général des Sens, lui a permis de sortir d’un bateau qui prenait l’eau d’un peu partout en l’échangeant d’Ottawa à Pittsburgh dans un pacte impliquant également les Golden Knights de Vegas.

« Je me considère chanceux d’être ici, a-til répliqué. Avec les Penguins, je sais que nous aurons une chance, mais il ne faut pas nous battre nous-mêmes. Si nous travaillon­s, nous aurons des chances d’avancer. »

À Pittsburgh, Brassard a rapidement découvert la qualité la plus importante de cette équipe.

« Oui, il y a du talent avec les Penguins, mais nous travaillon­s encore plus fort. Il n’y a pas de relâchemen­t et ça devient dur à défendre, a-t-il expliqué. Nos meilleurs joueurs, les Crosby, Malkin et Letang, se défoncent autant lors des entraîneme­nts que les matchs. Ils tirent le groupe dans la bonne direction. Pour les autres joueurs, il faut juste les suivre et c’est facile de vouloir le faire. »

TROISIÈME CENTRE

Avec les Penguins, Brassard n’a pas un rôle aussi d’impact qu’à ses dernières saisons avec les Sénateurs ou les Rangers. Mais il ne cognera pas à la porte de Mike Sullivan pour s’en plaindre. Il savait dès le départ qu’il se retrouvera­it dans l’ombre de deux géants.

« J’accepte mon sort. Je suis le troisième centre après Crosby et Malkin, probableme­nt les deux meilleurs de la LNH. Tous les joueurs dans ce vestiaire ont un rôle important. Mike roule ses quatre trios. Si je dois jouer 14 minutes, je donne 14 bonnes minutes. »

Au cours des trois dernières années, Brassard avait croisé les Penguins sur sa route en séries. Il connaissai­t déjà très bien le monstre à deux têtes des Penguins, Crosby et Malkin. Mais il ne savait pas comment les deux phénomènes se comportaie­nt comme coéquipier­s.

« Sidney et Evgeni sont des joueurs différents, mais ils se ressemblen­t aussi par leur intensité et leur désir de vaincre, a-t-il souligné. Ils veulent contrôler la rondelle et dicter le jeu. Ils cherchent toujours à faire la différence dans un match, c’est le signe des grands joueurs. Ils n’ont jamais peur. Ils se poussent l’un et l’autre. Quand Sid rentre d’une grosse présence au banc, tu vois rapidement que Gino veut l’imiter. Et l’inverse est aussi vrai. C’est une saine compétitio­n et ça donne une belle énergie à l’équipe. »

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PHOTO D’ARCHIVES À Pittsburgh, Derick Brassard a découvert une équipe qui ne cesse jamais de travailler.
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