Le Journal de Montreal

Déficit de courage

- JONATHAN TRUDEAU Blogueur au Journal @JETrudeau

Attaché de presse de Nathalie Normandeau de 2005 à 2018 et conseiller aux communicat­ions de Jean Charest de 2008 à 2010

J’avais 21 ans lors de l’élection des libéraux de Jean Charest. À ce moment, j’ignorais que, moins de 2 ans plus tard, j’aurais l’occasion de travailler au sein même de ce gouverneme­nt, et ce, pendant plus de 5 années.

Le 14 avril 2003, c’est comme militant d’un parti gonflé à bloc que j’ai célébré la grande victoire libérale. Tous les espoirs étaient permis. Nous avions une véritable équipe de rêve avec les Jérôme-Forget, Couillard, Bellemare, Séguin, Mulcair, Audet, Béchard et Normandeau. Un judicieux mélange d’expérience, de compétence et de jeunesse. Notre chef, charismati­que, brillant et doté d’un leadership hors de l’ordinaire, était adulé par les militants.

Le programme était ambitieux et emballant. La réingénier­ie de l’État, l’éliminatio­n des délais honteux du système de santé, la réforme de l’éducation, etc.

Tous les ingrédient­s étaient réunis pour que ce gouverneme­nt marque l’histoire en donnant un sérieux coup de barre à un Québec qui en avait bien besoin.

MAIS… ET ALORS ?

Bah. 15 ans plus tard, c’est avec une certaine déception que j’analyse le bilan de l’ère Charest. Il y a eu de bien belles choses. Une économie forte et résiliente au coeur d’une tempête mondiale, une réputation sans tache sur la scène internatio­nale, un Plan Nord qui permettait de rêver… Mais globalemen­t, force est de constater que les éléments les plus cruciaux ne se seront jamais matérialis­és.

Pourquoi ? Par manque de courage. Les changement­s anticipés ont eu pour effet de braquer les syndicats omnipuissa­nts, qui ont fait ce qu’ils font de mieux : empêcher le Québec d’avancer, quitte à le faire reculer. Il aurait fallu un front de boeuf et une déterminat­ion hors de l’ordinaire pour demeurer imperméabl­e aux tentatives de sabotage qui trouvaient écho dans l’opinion publique. C’est ce courage qui fit défaut.

Je suis fier d’avoir travaillé pour un bon gouverneme­nt. Mais j’aurais souhaité que ce soit un grand gouverneme­nt.

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15 ans plus tard, c’est avec une certaine déception que j’analyse le bilan de l’ère Charest
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