Le Journal de Montreal

PLANÈTE LA DIVISÉE

Washington se targue du succès de la mission pendant que le régime syrien dénonce une agression « brutale »

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AFP | La poussière était à peine retombée en Syrie après les frappes occidental­es de vendredi que déjà Donald Trump et ses alliés parlaient de « mission accomplie ». Le régime syrien a plutôt dénoncé une « agression barbare et brutale », niant être à la source d’une attaque aux armes chimiques survenue une semaine plus tôt.

Deux sites à Homs, dans le centre-ouest du pays, et un autre dans la capitale syrienne de Damas où étaient fabriquées et entreposée­s des armes chimiques selon le Pentagone ont été la cible de 105 missiles tirés par les États-Unis, le RoyaumeUni et la France. Un général américain a démenti les informatio­ns russes voulant que 71 missiles aient été intercepté­s par leur défense aérienne.

Ces frappes n’ont fait aucune victime humaine d’après les deux camps.

CHLORE ET GAZ SARIN

En bombardant ce site, les Américains ont « atteint le coeur du programme d’armes chimiques syrien », a affirmé un haut responsabl­e du Pentagone, le général Kenneth McKenzie.

Les États-Unis pensent que du chlore et du gaz sarin ont été utilisés par le régime syrien lors de l’attaque chimique qu’ils imputent au régime du dictateur syrien Bachar al-Assad, le 7 avril à Douma, près de Damas.

Les Occidentau­x se sont dits déterminés à empêcher le régime syrien d’en faire l’usage à nouveau. Les missiles américains « sont prêts et chargés », a averti l’ambassadri­ce américaine à l’ONU, Nikki Haley.

Le régime syrien a nié toute responsabi­lité dans cette attaque présumée aux armes chimiques qui a fait plus de 40 morts, dénonçant des « fabricatio­ns » et une « mise en scène » des rebelles.

COLONNES DE FUMÉE

Son allié russe a répliqué en tentant de faire adopter une motion pour condamner les frappes occidental­es en Syrie au Conseil de sécurité de l’Organisati­on des Nations Unies, mais en vain. Moscou a obtenu l’appui de la Chine et de la Bolivie, mais huit autres pays s’y sont opposés.

Dans le quartier de Barzé du nord-est de la capitale, Damas, une odeur de brûlé et des colonnes de fumée se dégageaien­t hier des ruines d’un bâtiment de trois étages totalement effondré.

Des journalist­es ont pu y rencontrer des employés de ce centre de recherche détruit quelques heures plus tôt lors d’une rencontre organisée par le ministère syrien de l’informatio­n. Ceux-ci ont alors assuré qu’ils ne produisaie­nt aucune arme chimique.

« S’il y avait des armes chimiques, nous ne serions pas ici », a affirmé avec ironie un ingénieur qui travaillai­t dans le centre.

- Avec Vincent Larin

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PHOTOS AFP Dans le cadre d’une tournée d’informatio­n organisée par le gouverneme­nt syrien, un soldat prend une photo des restes d’un centre de recherche qui a été rasé par les frappes menées vendredi soir au nord de Damas. Au Sommet des Amériques à Lima, hier, le...
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Au Conseil de sécurité des Nations Unies, l’ambassadeu­r russe a tenté sans succès de faire adopter une motion qui condamnait les frappes menées contre la Syrie.
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