Le Journal de Montreal

Des parents d’autistes évoquent la discrimina­tion

Plainte à la Commission des droits de la personne en vue

- AXEL MARCHAND-LAMOTHE

Des parents d’enfants autistes veulent que la Commission des droits de la personne se penche sur la « discrimina­tion systémique » dont ils seraient victimes en raison des difficulté­s qu’ils ont à obtenir les soins appropriés pour leur progénitur­e.

« Ce n’est pas normal que les soins et les délais d’attente pour obtenir un diagnostic soient différents d’une région à l’autre, et même d’un enfant à l’autre. C’est de la discrimina­tion flagrante », tranche Kathleen Salvail de la Coalition autisme Québec.

RECOURS

Elle-même mère de deux enfants autistes, elle envisage de se joindre aux recours qui seront entrepris aujourd’hui par certains membres de son groupe.

« On m’a forcé la main pour aller au privé pour avoir un diagnostic en raison des délais. Autrement, on n’aurait pas eu accès aux services », soutient Mme Salvail.

« Les parents veulent voir s’il y a moyen de contester les mesures et les pratiques dans le réseau de la santé et de l’éducation basées sur le handicap », affirme Fo Niemi, directeur général du Centre de recherche-action sur les relations raciales (CARR), qui épaule les parents dans leurs démarches.

Il croit que le manque de soutien de l’État crée un cercle vicieux qui les empêche d’offrir les soins nécessaire­s à la condition de l’enfant.

« Ça cause de la détresse monétaire et psychologi­que, renchérit Mme Salvail. Des parents doivent arrêter de travailler pour s’occuper de leur enfant. D’autres doivent payer pour avoir accès à du transport adapté. » Elle énumère d’autres situations où des enfants sont privés de certains soins en raison de leur situation géographiq­ue.

« D’un point de vue des droits de la personne, l’incapacité à fournir des services adéquats en faisant des accommodem­ents nécessaire­s pour un enfant handicapé, c’est une question de discrimina­tion systémique », plaide M. Niemi.

Quelques dossiers sont prêts à être déposés devant la Commission des droits de la personne, selon lui, et il n’exclut pas la possibilit­é de s’adresser à d’autres instances. D’après Mme Salvail, une vingtaine de familles pourraient se joindre au mouvement.

29 M$ INJECTÉS

Bien que les problèmes soulevés par les parents sont du cas par cas, au cabinet de la ministre Lucie Charlebois, responsabl­e du dossier de la réadaptati­on, on rappelle que 29 M$ ont été injectés pour les quatre prochaines années pour faire face à l’augmentati­on de la prévalence des troubles du spectre de l’autisme.

« Nous sommes encore dans la première année d’implantati­on du plan d’action et une reddition de comptes est planifiée auprès des établissem­ents afin de mesurer les résultats », explique par courriel son attachée de presse Alexandra Régis.

 ??  ?? KATHLEEN SALVAIL Coalition autisme Québec
KATHLEEN SALVAIL Coalition autisme Québec

Newspapers in French

Newspapers from Canada