Le Journal de Montreal

Nouveau dirigeant à Cuba, mais les tensions restent

Raul Castro met fin à 60 ans d’un régime qui avait porté au pouvoir son frère Fidel

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WASHINGTON | (AFP) La fin de l’ère Castro à Cuba cette semaine ne devrait pas marquer un réchauffem­ent des relations avec les États-Unis tant que Donald Trump, tenant d’une ligne dure face au régime communiste, occupe la Maison-Blanche, estiment des analystes.

Le président Raul Castro, 86 ans, mettra fin le 19 avril à 60 ans d’un régime qui avait porté au pouvoir son frère aîné Fidel après la révolution de 1959.

Après des décennies de guerre froide, Barack Obama et Raul Castro avaient annoncé en décembre 2014 un rapprochem­ent inattendu, puis la reprise officielle des relations diplomatiq­ues.

En 2016, les deux pays rouvraient leurs ambassades et le président américain était reçu à La Havane pour une visite historique.

Mais le dégel a été de courte durée. Depuis son arrivée au pouvoir, en janvier 2017, Donald Trump a abrogé une série de dispositio­ns prises par son prédécesse­ur, qui avait assoupli l’embargo américain imposé depuis 1962 contre Cuba.

« PAS DE GRANDS CHANGEMENT­S »

C’est le premier vice-président, Miguel Diaz-Canel, 57 ans, qui devrait présider aux destinées du Conseil d’État, l’organe exécutif cubain, même si l’identité de l’héritier des Castro n’a pas encore été confirmée.

Il serait le premier dirigeant non issu de la génération « historique » de la révolution, mais selon des experts, ce tournant n’aura pas autant d’impact que la politique nationale américaine.

« À moins que M. Diaz-Canel — ou un autre — ne modifie radicaleme­nt les choses, je n’imagine pas de grands changement­s », dit Elizabeth Newhouse, du Center for Internatio­nal Policy, basé à Washington.

Selon elle, Donald Trump n’a pas d’intérêt politique à changer d’attitude face à Cuba.

En Floride, où vit une importante communauté cubaine opposée au régime communiste, ses partisans « veulent un gel des relations, comme maintenant », explique Mme Newhouse.

« LES MAINS LIÉES »

Pour changer d’atmosphère, le premier pas serait d’oublier la polémique sur les mystérieus­es « attaques acoustique­s » ayant visé des diplomates américains en 2016 et 2017, et de rendre totalement opérationn­elle l’ambassade américaine de La Havane.

Les États-Unis ont annoncé en mars la réduction de leur présence diplomatiq­ue à Cuba après que 24 diplomates ont subi des pertes d’audition ainsi que des troubles cognitifs et du sommeil. L’ambassade roule avec un nombre réduit d’employés, les activités consulaire­s ont été suspendues et les diplomates ne peuvent pas venir en famille.

Elizabeth Newhouse note que le chargé d’affaires américain par intérim, Philip Goldberg, « aimerait développer les relations. Mais il a les mains liées ».

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MIGUEL DIAZ-CANEL Premier vice-président

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