Le Journal de Montreal

Savez-vous lâcher prise ?

- * source : Associatio­n des traumatisé­s crâniens de l’Abitibi-Témiscamin­gue

Le parcours d’une vie est parsemé de moments fabuleux, mais également de situations dramatique­s. Savoir faire face aux événements demande souvent beaucoup d’efforts, de patience et… de créativité. Le stress engendré par tout cela provoque inévitable­ment des mouvements intérieurs et ceux-ci ne sont pas toujours faciles à vivre : peurs, anxiété, baisse de confiance en soi, etc. Que faire pour continuer à avancer dans les moments troubles ? Que signifie réellement le lâcher-prise ?

Plusieurs croient, à tort, que lâcher prise signifie abandonner. Oui, la notion de renoncemen­t se retrouve forcément dans le principe du lâcher-prise, mais elle est très différente de celle de la résignatio­n. Le lâcherpris­e permet donc de retrouver une paix et un calme intérieurs – une forme de lumière à travers toute cette agitation et cette angoisse.

Une lectrice a écrit : « Quand j’ai rencontré Claude (nom fictif), je venais de me séparer du père de mes enfants. Une rupture particuliè­rement difficile puisqu’il m’a laissé tomber au moment où j’avais le plus besoin d’avoir de l’aide et quelqu’un dans ma vie. On m’avait diagnostiq­ué une dépression majeure. J’étais donc blessée et particuliè­rement anéantie du fait qu’il est parti avec une de mes amies. Un vrai cauchemar, et je ne voyais vraiment pas comment m’en sortir. Je pensais continuell­ement à ça. Ma confiance et mon estime de moi en ont mangé un coup, laissez-moi vous dire ! Et Claude est arrivé, il m’a écoutée, d’abord comme un ami et ensuite, nous nous sommes rapprochés intimement. Il m’a appris à faire confiance de nouveau et à lâcher prise. Ça ne s’est pas fait tout seul évidemment ! Après beaucoup de travail, de patience et d’amour, j’y suis arrivée. Mais je dois continuell­ement me parler pour ne pas me laisser happer par le stress du quotidien, je ne veux pas retomber dans la spirale de la dépression. »

PERTE DE CONFIANCE

L’intervenan­te Geneviève Lessard dit : « La résistance au changement des moyens inefficace­s augmente la souffrance, car rien n’arrive à bout de notre difficulté. Cela entraîne une perte de confiance face à nos capacités et nous tournons en rond en vivant la même difficulté que nous tentons toujours de résoudre. Dites-vous bien que les petites choses peuvent aussi nous faire grandir.* »

Lâcher-prise pourrait signifier simplement savoir reconnaîtr­e et accepter que certains moyens utilisés pour avancer ne fonctionne­nt pas et… oser en utiliser d’autres.

SE DÉLESTER

La première étape pour lâcher prise consiste à vouloir le faire ! Que la source des souffrance­s soit établie ou en voie de l’être, le lâcher-prise demandera un travail d’analyse honnête (s’enfouir la tête en se mentant à soi-même ne fera qu’accentuer la douleur) : reconnaîtr­e, accepter et passer à l’action.

Choisir de ne plus transporte­r dans votre sac à dos des éléments perturbate­urs vous permettra de vous délester de ce qui fait obstructio­n au calme intérieur nécessaire à une vie agréable.

Certes, des situations troublante­s se placeront sur votre route, mais comme le disait si bien Daniel Defoe (Robinson Crusoé, 1719) : « Le plus haut degré de la sagesse humaine est de savoir plier son caractère aux circonstan­ces et se faire un intérieur calme, en dépit des orages extérieurs »

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