Le Journal de Montreal

ARRIVE UN MOMENT OÙ IL FAUT OSER

Le CH devrait prendre exemple sur les Maple Leafs

- MARC DE FOY marc.defoy@ quebecorme­dia.com

TORONTO | Les temps changent. En m’apercevant au Air Canada Centre hier matin, un journalist­e torontois m’a lancé que c’était à mon tour de me déplacer pour voir du hockey des séries de la Coupe Stanley. « Il fut un temps où c’est moi qui allais toujours à Montréal au printemps », m’a-t-il rappelé.

C’est à souhaiter que le Canadien ne connaisse pas une disette semblable à celle que les Leafs ont connue avant l’arrivée de leur nouvelle garde de dirigeants et de joueurs. Sinon, les journalist­es montréalai­s n’ont pas fini de voyager aux quatre coins de l’Amérique pendant les séries.

L’an dernier, on avait pu se rabattre sur Ottawa, mais en l’absence des Sénateurs et du Canadien cette année, Toronto est la ville canadienne la plus proche de Montréal où on peut débarquer.

DES GÉNÉRATION­S SANS CHAMPIONNA­T

Les Leafs n’avaient participé aux séries qu’une fois en 11 ans avant qu’ils ne mettent le grappin sur Auston Matthews au premier rang du repêchage, en 2016.

Montréal en est à sa deuxième année sans séries au cours des trois dernières années et les amateurs en ont par-dessus la tête. La dernière conquête de la coupe Stanley du Canadien remonte à 25 ans et on n’a pas la moindre idée du moment où arrivera la 25e de son histoire.

À Toronto, les amateurs qui se souviennen­t du dernier championna­t remporté par les Leafs approchent les 60 ans. C’était en 1967, l’année de l’Exposition universell­e de Montréal. La coupe devait être exposée au pavillon du Québec cet été-là, mais il avait fallu aller dans un autre pavillon qui se trouvait à côté, celui de l’Ontario.

Misère !

FOND DU BARIL

Personne n’aurait pensé à ce moment-là que les Leafs ne remportera­ient plus la coupe Stanley au 20e siècle. Même chose pour le Canadien. Les deux plus anciennes concession­s de la Ligue nationale de hockey ont connu toutes deux des périodes épouvantab­les depuis leur dernière coupe.

Le Tricolore a joué devant des foules de 17000 ou 18000 personnes dans son vaste amphithéât­re actuel avant les années 2000. Son image de marque ne figurait plus parmi les 50 ou 100 entreprise­s les plus en vue du Québec. Les jeunes se promenaien­t avec des chandails des Panthers de la Floride, des Ducks d’Anaheim ou des Sharks de San Jose.

SALLES COMBLES DEPUIS TOUJOURS

À Toronto, on a vu des amateurs dégoûtés par les déboires des Leafs tirer leur chandail frappé de l’unifolié sur la patinoire. Par contre, l’équipe a toujours continué à jouer devant des salles combles.

« La place est remplie depuis toujours. Les amateurs adorent leur équipe de hockey en Ontario », dit Cliff Fletcher, un vieux de la vieille du monde du hockey.

Né à Montréal, Fletcher a fait ses premières armes dans la LNH avec l’organisati­on du Canadien, pour laquelle il a travaillé 10 ans. Lors de la grande expansion de 1967, il a suivi Scotty Bowman à Saint Louis.

En 1972, il est devenu le premier directeur général des Flames d’Atlanta, qui ont déménagé à Calgary en 1980. En 1991, il s’amena chez les Leafs tel un sauveur.

EXPÉRIENCE À VIVRE

Les Leafs venaient de se libérer du joug de Harold Ballard, qui avait une personnali­té ressemblan­t à celle d’un certain Donald Trump. L’équipe était moribonde.

« Partir de Calgary pour aller à Toronto était une chose à laquelle je

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