Le Journal de Montreal

Braidwood-Kean : pas très joli

SHAWINIGAN | Le Tout-Shawinigan était présent pour la conférence de presse officialis­ant le combat de titans entre Simon Kean et Adam Braidwood.

- RÉJEAN TREMBLAY rejean.tremblay@quebecorme­dia.com

Si le décor était magnifique, on ne peut pas dire que les propos échangés par les deux hommes ont été très jolis.

Braidwood, sur un écran géant et en direct de Victoria a vite parlé de bitch en qualifiant Simon Kean. Braidwood, qui est soit gentil ou soit psychopath­e (une comédie j’espère) dans son comporteme­nt, a été fidèle à son rôle.

Autrement dit, il est allé fouiller Simon Kean dans les tripes. Et à dire vrai, je pense qu’il a réussi à rentrer très loin dans la tête du Mauricien. Kean, qui d’habitude a un bon sens de l’humour, était tendu et hargneux. Et quand il a pris la parole, ce n’était pas scénarisé et juste pour mousser le combat. On ne dit pas qu’on va torturer un adversaire pendant 12 rondes au lieu de l’achever rapidement pour mieux le coucher sur le plancher comme un vieux chien galeux à la fin. Faut avoir les nerfs à vif. À deux mois du combat, ça devrait inquiéter Jimmy Boisvert et Camille Estephan.

À un moment donné, faudrait se rappeler que la boxe est un sport. Et si Simon Kean veut gagner ce combat, qui va être une vraie folie comme on le sent déjà, il devrait se concentrer sur un point : il est meilleur boxeur que Braidwood, donc qu’il se prépare à boxer.

LA VICTOIRE D’UNE RÉGION

Ça me faisait plaisir de retrouver Roger Lavergne et les autres membres des Cataractes ainsi que les leaders de Shawinigan. Ils avaient l’oeil fier et triomphant. Cette petite ville nichée le long de la 55 et qu’on ignore en se rendant à La Tuque est un beau secret trop ignoré. Les architecte­s américains qui ont dessiné le plan de la ville ont copié New York. C’est pour ça qu’on a une Broadway, une 5e avenue, un parc Central et l’Empire Stade Building. S’cusez, c’est le gros hôtel de ville…

D’avoir arraché ce combat à Jacques Aubé et ses Centre Bell et Place Bell à Laval et à Martin Tremblay du Centre Vidéotron à Québec, est une fabuleuse victoire pour toute une région.

M. Lavergne et son groupe ont travaillé comme des forcenés pour y arriver. Les résultats sont déjà là. Une heure et demie après l’annonce sur les réseaux sociaux de la victoire de Shawinigan, il n’y avait plus de chambre disponible à l’Auberge des Gouverneur­s : « Nous allons vendre 5500 billets. Et ça va partir vite, la demande est très forte », de dire Lavergne hier après la conférence de presse.

Par ailleurs, selon mes informatio­ns, des villes comme Rimouski ou Chicoutimi pourraient être intéressée­s à imiter la réussite de Shawinigan. La collaborat­ion entre l’organisati­on du club junior et un promoteur ouvert aux régions peut donner de belles choses.

Mais en attendant, va falloir modérer les ardeurs de Braidwood et de Kean. Pas dans le ring. On veut un bon combat.

Mais devant les micros et les caméras. Parce que sinon la dernière semaine va être laide.

LE 19 MAI : EN PLACE ENFIN

Donc, on va y arriver. Yvon Michel a confirmé hier que le gala mystère du 19 mai sera bel et bien présenté au Centre Bell, la campagne de promotion sera lancée lundi. Va falloir qu’elle soit grosse et géniale, la campagne, pour inciter les amateurs de boxe à acheter ces tickets pour encourager Adonis Stevenson contre Badou Jack.

La saga Eleider Alvarez a laissé un goût amer dans la bouche des fans et le capital de sympathie du champion n’a jamais été aussi bas.

Par ailleurs, la réservatio­n et le dépôt ont été faits à la Régie comme le prévoient les règlements. Toutes les demandes devaient être remplies 30 jours avant le combat. C’est un autre bon signe.

Quant au combat lui-même, ce ne sera pas une promenade facile pour Stevenson. Badou Jack est habile et résistant. Mais quand on ne peut vaincre Lucian Bute à 36 ans et James DeGale à 168 livres, on ne peut voir comment le grand Suédois pourrait venir à bout de Stevenson.

À moins que la rouille et la quarantain­e n’aient fait leur oeuvre sournoise, dirait le poète en contemplan­t la lune.

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PHOTO ANDRÉANNE LEMIRE Même s’ils étaient bien loin l’un de l’autre, Adam Braidwood a semblé entrer très loin dans la tête de Simon Kean, hier, lors de la conférence de presse présentée à Shawinigan.
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