Le Journal de Montreal

Né sans tibia, un bambin sera amputé

Le petit garçon de 11 mois n’est pas malade, mais il est atteint d’une rare malformati­on qui le prive d’un os

- STÉPHANIE GENDRON

SAINTE-HÉLÈNE-DEKAMOURAS­KA | Le petit Jacob Bossé, 11 mois, devra faire ses premiers pas avec une prothèse. Comme il est né sans tibia droit, ses parents ont dû choisir l’amputation, la solution qui lui permettra de mener une vie la plus normale possible.

Ce qui arrive au petit Jacob est très rare. Il n’a pas de tibia du côté droit et son péroné est très court. Si bien qu’il n’a aucun appui sur cette jambe.

Ses parents, Jadda Thibault et Philippe Bossé, de Sainte-Hélène-de-Kamouraska dans le Bas-SaintLaure­nt, ont reçu la confirmati­on de spécialist­es que leur fils n’était pas atteint d’une maladie, mais que son os est totalement absent.

ACCOUCHEME­NT STRESSANT

Le couple l’a appris lors d’une échographi­e à 20 semaines de grossesse et a vécu un accoucheme­nt très tendu.

« C’est très peu commun. Je n’avais jamais vécu autant de peur de ma vie », a dit Philippe Bossé, au sujet des semaines qui ont précédé l’accoucheme­nt.

Jacob Bossé ne ressent aucune douleur, même s’il n’a pas de tibia. Ses parents auraient pu le laisser vieillir sans son tibia.

Mais il se serait alors déplacé en fauteuil roulant toute sa vie.

On leur a aussi proposé l’option de lui mettre une prothèse au bout du pied, mais cela aurait pu lui causer de la douleur.

La solution la plus évidente et privilégié­e par les spécialist­es est de l’amputer, ce qui lui permettra de se déplacer presque normalemen­t avec une prothèse.

« On veut lui donner la vie la plus normale possible, on le fait pour lui, pas pour nous », ajoute Jadda Thibault, qui est préposée aux élèves handicapés pour la Commission scolaire Kamouraska–Rivière-du-Loup.

L’opération délicate devrait avoir lieu en mai au CHUL à Québec. Il fallait attendre que le petit fête son premier anniversai­re pour que ses os soient assez solides. Il sera amputé au-dessous du fémur.

ADAPTATION

Sa mère doit ensuite prendre un congé sans solde pour accompagne­r le bambin pour la période d’adaptation et d’assimilati­on à sa prothèse.

Ce qui doit se faire à temps plein, à près de deux heures de route de la maison.

« Ça me fait de la peine puisqu’on va lui enlever son pied. Ce n’est pas comme si on lui reconstrui­t quelque chose. On lui enlève vraiment une partie [de lui], et ça, ça me fait quelque chose », a dit Jadda Thibault.

La communauté et les proches de la famille composée aussi d’Alice, 7 ans, la fille de Jadda, et de Charlotte, 3 ans, l’autre enfant du couple, ont été généreux envers eux en les soutenant financière­ment durant cette épreuve.

Le couple s’assure déjà de ne pas traiter Jacob différemme­nt.

« On veut qu’il soit le mieux possible. S’il veut enlever sa prothèse quand il revient de la garderie pour être plus confortabl­e, eh bien, il pourra le faire », dit le père de Jacob, qui est représenta­nt en vente.

« ON VEUT LUI DONNER LA VIE LA PLUS NORMALE POSSIBLE. ON LE FAIT POUR LUI, PAS POUR NOUS. » – Jadda Thibault, la mère de Jacob

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PHOTO COLLABORAT­ION SPÉCIALE, STÉPHANIE GENDRON Le petit Jacob Bossé, 11 mois, n’a pas de tibia, ce qui explique la position de son pied droit. Il devra être amputé pour ensuite apprendre à marcher avec une prothèse.

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