Le Journal de Montreal

VASTE MOBILISATI­ON 19 ANS APRÈS COLUMBINE

- AGENCE FRANCE-PRESSE

NEW YORK | Des milliers d’étudiants ont manifesté hier à travers les ÉtatsUnis pour marquer le 19e anniversai­re de la fusillade de Columbine et relancer la mobilisati­on contre les armes à feu née de la tuerie de Parkland en février dernier.

En tout, plus de 2500 manifestat­ions étaient prévues à travers le pays, 19 ans exactement après la fusillade de l’école Columbine à Littleton, dans le Colorado, où deux étudiants avaient tué 12 élèves et un professeur avant de se donner la mort.

MINUTES DE SILENCE

À Washington, plusieurs centaines d’étudiants venus de la capitale fédérale et de sa région se sont rassemblés près de la Maison-Blanche. À 10 h, les étudiants ont respecté 13 minutes de silence alors que les noms des victimes étaient égrainés au haut-parleur.

La tragédie de Columbine « est terrible », a affirmé Emma Corcoran, étudiante de 15 ans venue de Bethesda, estimant que « les choses ont empiré ces dernières années » alors que « les gens ne protestaie­nt pas ».

« Cela doit changer [...] Chaque enfant espère un changement et même si nous ne pouvons pas voter, nous voulons aider. »

À New York, quelques milliers d’étudiants venus d’une vingtaine d’écoles se sont retrouvés à Washington Square Park, aux cris de « Block the NRA » et autres slogans hostiles au puissant lobby des armes américain, opposé aux restrictio­ns sur les armes à feu réclamées par les étudiants.

« TRÈS PROCHE »

À l’appel des organisate­urs, beaucoup ont commencé par s’allonger par terre, faisant les morts pour dénoncer les victimes des fusillades.

« Depuis que je suis petite, j’entends parler de ces histoires [de fusillades], mais ça avait toujours semblé assez distant. Cette année, pour la première fois, cela semble très proche et entendre d’autres élèves en parler publiqueme­nt a été vraiment une source d’inspiratio­n », a expliqué Yana Gitelman.

Cet anniversai­re est venu redynamise­r le mouvement étudiant contre la proliférat­ion des armes né de la tuerie d’une école de Parkland, en Floride, qui a fait 17 morts dont une majorité d’adolescent­s.

Lancé par plusieurs élèves rescapés de la tuerie, le mouvement réclame des restrictio­ns sur les armes à feu aux élus et appelle à voter contre ceux qui les refusent.

« Nous devons sortir et faire entendre nos voix », a déclaré hier David Hogg, un des élèves de Parkland devenu un leader du mouvement. « C’est ce que font les étudiants qui manifesten­t, ou ceux qui restent à l’école en rendant service. Tant que vous faites quelque chose et que vous votez, c’est ça qui compte. »

LETTRE OUVERTE

Depuis, les étudiants ont organisé trois grandes mobilisati­ons nationales. Plus de 1,5 million de personnes ont ainsi participé le 24 mars à des centaines de rassemblem­ents, dénonçant notamment l’attitude de l’administra­tion Trump. Cette manifestat­ion avait reçu le soutien appuyé de plusieurs célébrités, dont George et Amal Clooney.

Hier, une nouvelle initiative a été annoncée réunissant des acteurs comme Alec Baldwin, Ashley Judd, Alyssa Milano ou la fondatrice du mouvement #MeToo Tarana Burke, qui ont tous signé une lettre ouverte en forme de menace au président de la NRA.

« C’est fini le temps où vous pouviez signer des chèques avec notre sang », dit la lettre. « On va s’occuper de votre argent. On va s’occuper de vos marionnett­es. ET nous allons gagner. »

FLÉAU NATIONAL

Les fusillades sont devenues un fléau national, et beaucoup d’étudiants disent ne plus se sentir en sécurité à l’école.

Après Columbine, les plus graves ont été la fusillade de Virginia Tech à Blacksburg (32 morts en 2007), et celle de l’école primaire Sandy Hook à Newton, au Connecticu­t, en 2012, où un jeune a tué 26 personnes, dont 20 enfants, avant de se suicider.

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