Le Journal de Montreal

Consolider ses dettes pour reprendre les choses en main

- Emmanuelle Gril Collaborat­ion spéciale

Au fil des ans, Patrick a accumulé les dettes. Avec 40 000 $ à rembourser en prêt personnel et cartes de crédit, il ne voit pas le jour où il pourra enfin en finir avec ces paiements. Pour reprendre les choses en main, il a décidé de faire une consolidat­ion de dettes. Quelle est la meilleure façon de procéder ?

Même si Patrick ne souhaite pas faire faillite ni une propositio­n de consommate­ur, il est tout de même allé consulter un conseiller de Jean Fortin et associés, pour obtenir des conseils avisés. « Il souhaite savoir s’il est éligible ou pas à une consolidat­ion de dettes, et si oui, quelle est la meilleure façon de procéder », explique Pierre Fortin, président de Jean Fortin.

Mais qu’est-ce qu’une consolidat­ion ? Cela consiste à regrouper ses dettes afin de n’avoir qu’un seul paiement mensuel à effectuer. Pour cela, il faut obtenir un prêt de consolidat­ion auprès de son institutio­n financière qui, d’une certaine façon, « rachète » les dettes des autres créanciers.

Puisque la banque assume un risque, le taux d’intérêt qu’elle demande est toutefois plus élevé qu’un prêt personnel convention­nel, soit de 12 à 14 %, selon la qualité de votre dossier de crédit.

DES DEVOIRS À FAIRE

« Avant de présenter sa demande de prêt de consolidat­ion à son institutio­n financière, il est préférable que Patrick effectue certains calculs », recommande Pierre Fortin. Tout d’abord, faire l’inventaire de ses dettes, de leur taux d’intérêt, puis identifier celles dont le taux est plus élevé que celui d’un prêt de consolidat­ion (12 à 14 %).

Il doit aussi évaluer le montant du prêt nécessaire (avec un calculateu­r de prêt) et le paiement mensuel que cela représente­ra. Il faut aussi calculer son ratio d’endettemen­t en tenant compte du paiement mensuel du prêt de consolidat­ion, et non des dettes qui seront consolidée­s, afin de déterminer son admissibil­ité. « Au-delà d’un ratio de 40 %, il y a fort à parier qu’il sera très difficile d’obtenir un tel prêt », souligne M. Fortin.

Patrick devra également établir un budget pour s’assurer qu’il sera en mesure d’assurer le remboursem­ent mensuel du prêt, et enfin obtenir une copie de son dossier de crédit pour s’assurer qu’il ne contient aucune erreur. Si c’est le cas, on demande les correction­s nécessaire­s à l’agence de crédit avant de faire la demande de prêt de consolidat­ion.

MOINS D’INTÉRÊT À PAYER

Avec le temps, Patrick avait cumulé 30 000 $ de dettes sur ses cartes de crédit, en plus d’un prêt personnel de 10 000 $. Le taux d’intérêt de ce dernier s’élevant à 9,5 %, il est préférable de ne pas l’intégrer dans la consolidat­ion, puisque le taux de celle-ci sera de 12 à 14 %. Le montant du prêt de consolidat­ion demandé s’élèvera donc à 30 000 $, ce qui représente un versement mensuel de 668 $ à 698 $ selon le taux qui lui sera consenti par la banque.

« Une fois son prêt de consolidat­ion en vigueur, Patrick aura un ratio d’endettemen­t de 34 % au lieu de 38 % actuelleme­nt, ce qui est considéré comme très bon. De plus, ses paiements sur les dettes consolidée­s passeront de 900 $ à 665 $ par mois », explique le syndic. Au bout du compte, il aura économisé 22 000 $ de plus en intérêts que s’il s’était contenté de ne payer que le minimum sur ses cartes de crédit.

Si Patrick a obtenu son prêt de consolidat­ion, il faut se rappeler que les institutio­ns financière­s sont souvent frileuses dans ce domaine. « Il arrive fréquemmen­t que la personne prenne de nouvelles cartes de crédit et retombe dans la spirale de l’endettemen­t… Il sera alors très difficile d’obtenir un deuxième prêt de consolidat­ion », prévient Pierre Fortin.

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