EUGENIE VEUT SE RETROUVER À MONTRÉAL
Bien qu’elle se dise heureuse de se retrouver à Montréal pour la Coupe Fed ce week-end, Eugenie Bouchard n’a pas affiché son plus beau sourire Twitter ou Instagram et n’a pas développé ses réponses, hier en conférence de presse.
La 117e raquette mondiale qui se cherche éperdument depuis son année remplie de succès en 2014 est l’ombre d’elle-même sur le terrain. Elle cumule les sorties hasardeuses et change d’entraîneur aussi souvent que le premier ministre Justin Trudeau change de costume !
En moins d’un an, elle est passée entre les mains de trois entraîneurs, le dernier en lice, Robert Lansdorp, un grand du métier. Avec ses quatre petites victoires en 10 matchs en 2018 sur le circuit de la WTA, elle cherche confiance et stabilité. Elle croit les trouver à Montréal… Malgré ses performances aléatoires, elle sera la tête d’affiche à cette rencontre de barrage du deuxième groupe mondial de la Coupe Fed entre le Canada et l’Ukraine, aujourd’hui et demain au Stade IGA.
À 24 ans, elle aura à se reprendre en main si elle veut engranger les gains sur le court et remonter au classement mondial. Cela passet-il par une prise de conscience ?
« Je ne blâme jamais mes entraîneurs quand je décide de les changer. C’est ma carrière. Ce que je fais, c’est moi qui prends la décision, a répondu brièvement l’ancienne top 5 mondial au représentant du Journal. Je travaille pour changer certaines choses dans mon jeu. J’essaie de m’entraîner sur mes propres choses. Je pense que c’est ça qui va m’aider davantage. »
LESQUELLES ?
Allez savoir quelles sont ces « choses » sur lesquelles elle travaille. La joueuse native de Westmount n’a pas répondu à trois questions à ce sujet. Mais lorsqu’un journaliste étranger l’a félicitée pour ses performances antérieures, elle n’a pas raté sa chance de piquer les médias montréalais. De bonne guerre, bien sûr !
« Merci, c’est gentil. Ce serait agréable si la presse locale était aussi gentille envers moi », a-t-elle répondu en y allant d’une réponse somme toute développée.
Selon le capitaine de la formation canadienne à cette Coupe Fed, Sylvain Bruneau, Bouchard est à son affaire. Tout est une question de perception. « Pour une raison quelconque, les gens croient qu’elle jette toujours le blâme sur les autres. Ce n’est pas le cas. Elle se responsabilise. Quand elle me parle sur le terrain, elle ne cherche pas à mettre la faute sur les autres », a expliqué l’homme de tennis.
LES FRAPPES D’ANTAN
Par contre, celui-ci sait ce sur quoi la joueuse travaille présentement. « Elle tente beaucoup de revenir à ses bases. Elle a eu du succès en jouant du tennis assez offensif. Elle prenait les choses en main en frappant des balles tôt et en les frappant profondément. Elle prenait contrôle du point, a-t-il expliqué.
« Avec le temps, les défaites et les différents conseils qu’elle a reçus, elle a changé son jeu, a enchaîné Bruneau, bien au fait du dossier. C’est subtil, mais c’est suffisant pour avoir perdu du mordant dans ses coups. Sa balle n’était pas aussi longue et elle ne fait pas aussi mal sur le terrain. En essayant de gagner en régularité, elle a tenté de faire autre chose en contrôle de balle et elle a perdu en puissance. Maintenant, elle essaie de retrouver ses repères. Elle veut cogner solide comme dans le temps. »
Comme la joueuse, il a bon espoir qu’elle retrouve le chemin de la victoire et du top 100 mondial.
Après trois ans d’absence dans la formation canadienne de la Coupe Fed pour diverses raisons, Bouchard se présentera sur le terrain cet après-midi avec l’objectif de retrouver sa touche dans le feu de l’action. Même si elle est la figure de proue de l’équipe, elle a dit ne pas se mettre trop de pression. « J’apprécie l’ambiance de l’équipe. Nous sommes toutes ensemble. J’essaie de prendre ça relax. Je vais tout donner. On verra ce qui arrivera. »
Les Ukrainiennes l’attendront de pied ferme.