Le Journal de Montreal

Legault associé au populisme par une prestigieu­se revue

- VINCENT LARIN

Le prestigieu­x magazine anglais The Economist cite la Coalition Avenir Québec en exemple dans un article consacré à la montée en puissance du populisme au Canada paru dans son dernier numéro.

« [François] Legault n’a peutêtre jamais traité les immigrants de violeurs – il s’agit du Canada après tout –, mais il veut réduire le nombre de nouveaux arrivants de 20 % et les soumettre à un “test des valeurs” », y écrit le magazine en référence au président américain Donald Trump qui avait qualifié les migrants mexicains « de criminels, de trafiquant­s de drogue et de violeurs ».

Le chef caquiste s’y retrouve sous le même éclairage que Doug Ford, le frère de l’ancien maire de Toronto Rob Ford, qui dirige maintenant le Parti progressis­te-conservate­ur de l’Ontario.

COMPARAISO­N INGRATE

« Au Québec, le parti de François Legault, un nationalis­te culturel, mène dans les sondages », rappelle le magazine dans un passage où il note que les nouveaux leaders populistes du pays sont en voie de remporter les prochaines élections dans plusieurs provinces.

Cette comparaiso­n est « ingrate », mais pas surprenant­e, estime le politologu­e Louis Balthazar, en ajoutant que le chef caquiste n’a rien à voir avec les populistes européens tels la Française Marine Le Pen ou le premier ministre hongrois, Viktor Orban.

« Legault n’est pas aussi détestable que Ford, mais il appartient à un même courant », explique l’auteur du Bilan du nationalis­me au Québec. « Le qualificat­if de nationalis­me culturel s’applique assez bien aux politiques de M. Legault et aux dispositio­ns de la clientèle de la CAQ », ajoute M. Balthazar.

RETOUR AUX SOURCES

« Évidemment, dans un sens, tous les nationalis­mes sont culturels puisqu’ils s’appuient sur une culture nationale qu’il faut protéger, note le politologu­e. Mais chez Legault et une bonne partie du Parti québécois, la culture qui compte, c’est celle de la majorité. »

De son côté, The Economist écrit qu’« au Québec, le nativisme (idéologie pour un retour aux sources) a prospéré, alors que les résidents francophon­es se sont longtemps battus pour protéger leur langue et leur culture ».

À noter que les textes du magazine sont presque toujours signés au nom de la rédaction pour conserver l’anonymat de leurs auteurs.

« Cela permet aux auteurs de parler d’une voix collective », indiquait la publicatio­n dans une note adressée à ses lecteurs à l’occasion de son 170e anniversai­re, en 2013.

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FRANÇOIS LEGAULT Chef de la CAQ

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