La motoneige prend à son tour le virage électrique
Influencés par le succès de la voiture électrique, les véhicules récréatifs amorcent le virage vert. Dans la foulée, une entreprise montréalaise s’apprête à lancer la première motoneige entièrement électrique au monde.
« À partir de 2020, on devrait être capables d’offrir notre produit au grand public », fait le pari Paul Achard, qui, avec deux de ses camarades de classe de la faculté de génie de l’Université McGill, a fondé Moteurs Taiga en 2015.
Déjà, l’année prochaine, quelques centres de ski auront la chance de tester les premiers engins.
« Pour le moment, c’est surtout à eux qu’on s’adresse puisqu’ils n’ont pas besoin de faire de grandes distances », convient l’entrepreneur de 27 ans pour qui travaillent aujourd’hui 15 employés.
Si la bonne vieille motoneige peut glisser sur près de 300 km avant d’avoir besoin de faire le plein, la motoneige électrique, elle, doit être rechargée après à peine 100 km sur les sentiers.
Légèrement moins performante aussi (voir boîte info), elle a pourtant surpris les quelques motoneigistes qui ont eu la chance d’essayer le prototype cet hiver, assure Paul Achard, au moment d’être rencontré hier au Salon du véhicule électrique à la Place Bonaventure de Montréal.
« Au début, ils avaient peur de ne pas retrouver la même sensation que sur leur engin. Finalement, ils ont beaucoup aimé qu’elle ne fasse pas de bruit. Beaucoup de motoneigistes souffrent de problème de surdité », note-t-il.
MOTO ÉLECTRIQUE
Avant eux, les motards étaient aussi tombés sous le charme de la technologie électrique.
« C’est une sensation qui est complètement différente de la moto à essence. Quand tu es dessus, tu n’entends rien. Tu as vraiment l’impression d’avoir la maîtrise de ton véhicule », s’enthousiasme Samuel Paquette, représentant du Groupe Motoplex de Mirabel, l’un des seuls concessionnaires du Québec à vendre des motos électriques.
Il y a un an, l’entreprise californienne Zero Motorcycles a commercialisé six modèles à énergies dites propres.
Harley-Davidson planche aussi sur sa première moto électrique.
TANT QU’IL Y AURA DU PÉTROLE
Bruyante et polluante, la Harley que tout le monde connaît n’en est pas pour autant à son dernier tour de piste.
« Il y aura toujours des “bicycles à gaz”, mais les nouvelles technologies peuvent facilement occuper la moitié du marché d’ici quelques années. C’est l’avenir », prédit Samuel Paquette, constatant l’engouement croisant à son magasin pour la moto électrique.