CANCRE DE LA TRANSPARENCE
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QUÉBEC | Les missions parlementaires ont coûté 825 346 $ en 2016-2017.
Ce sont les plus chères depuis 2011-2012, selon les calculs de notre Bureau d’enquête qui a compilé des données publiées en ligne et d’autres reçues par la Loi d’accès.
Cette hausse est passée sous le radar pour une raison bien simple. Depuis 2014, les missions qui se déroulent au Québec ne sont plus incluses dans les rapports publiés sur le web. C’est un tiers du budget qui n’est plus public.
L’Assemblée indique qu’elle a fait le choix de « comptabiliser de façon distincte » pour éviter les comparaisons des coûts d’accueil des différentes délégations et par « respect pour les dignitaires étrangers », précise Laurie Gosselin-Bélanger, aux communications de l’Assemblée.
L’ancien président de l’Assemblée, Jean-Pierre Charbonneau, croit que les Québécois sont en droit d’exiger plus de transparence quant aux dépenses de l’Assemblée nationale.
PLUS DE TRANSPARENCE
« Si j’avais à donner un conseil au président [...], c’est clair que j’aurais une approche différente aujourd’hui, affirme-t-il. À cause du fling flang dans les fonds publics et la Commission Charbonneau, les gens sont plus méfiants et suspicieux, alors il faut en tenir compte et ouvrir les livres. »
Au début de son mandat en 1996, il avait été confronté à une certaine culture de « fermeture et d’opacité » qu’il a tenté de changer.
PAS PAR SKYPE
Il met toutefois en garde contre la tentation de dénoncer les coûts élevés sans égard pour les réussites des missions.
Selon lui, ces relations diplomatiques impliquent de nombreux déplacements et des réceptions.
« Ces relations entre pays, je m’excuse, mais on ne peut pas les maintenir par Skype pas plus qu’on ne fait pas une réunion dans un MacDonald’s ! » dit-il.
Le député de la CAQ Donald Martel dénonce depuis quelques années le manque de transparence pour les missions des députés à l’étranger.
« Il me semble qu’on devrait être plus transparent, parce que de ne pas l’être donne une perception qu’on a quelque chose à cacher », affirme-t-il.
La CAQ demande aussi une meilleure évaluation des impacts de ces missions.
« J’invite Jacques [Chagnon, le président de l’Assemblée] à divulguer toute l’information sur ces voyages, ajoute le député de Québec Solidaire Amir Khadir. Avec tout ce qu’on entend sur la nécessité de transparence [...] c’est incompatible avec le fait de refuser des demandes d’accès à l’information. »