Le Journal de Montreal

Le retour des pitbulls

- isabelle.marechal @quebecorme­dia.com ISABELLE MARÉCHAL

Qu’est-ce qu’on attend pour légiférer sur les chiens dangereux à Montréal ? Qu’il y ait une autre mort comme celle de Christiane Vadnais, dévorée par un pitbull du nom de Lucifer dans sa cour en 2016 ?

Une autre attaque de pitbull a eu lieu jeudi dernier dans le quartier Ahuntsic-Cartiervil­le.

La victime a cru qu’elle allait y rester quand la bête s’est jetée sur elle alors qu’elle s’affairait dans son jardin. La mère de famille n’a rien pu faire pour échapper aux crocs du chien agressif qui s’est enfui, les chairs de sa victime entre les dents. L’animal était pourtant accompagné de son maître, un délinquant personnage qui n’a même pas appelé les secours.

Cet incident qui aurait pu tourner au drame nous rappelle que rien ne bouge en matière de contrôle de ces chiens. Denis Coderre avait interdit les pitbulls, malgré les plaintes de leurs propriétai­res qui menaçaient de quitter la ville.

LA PROCHAINE VICTIME ?

Il faut être fait fort pour tenir tête au lobby pro-pitbull. Certains individus jappent fort et se fichent éperdument de la sécurité de leurs concitoyen­s. Faut-il s’étonner de l’agressivit­é du chien quand on voit l’attitude de son maître, prêt à sauter lui-même à la gorge de quiconque remet en cause l’existence de ces chiens en ville ?

Dès son arrivée en poste, comme s’il y avait urgence nationale, la nouvelle mairesse a réhabilité les pitbulls en promettant un nouveau règlement pour en contrôler la reproducti­on et la vente. De nombreux citoyens se demandent si le retour des pitbulls ne va pas mettre leur sécurité et celle de leurs enfants en danger. La récente attaque répond à leur question.

J’aime les chiens, mais quand tu ne peux plus racler ton jardin sans risquer de te faire mordre par le chien des Baskervill­e, c’est assez.

La sécurité des gens passe avant le bien-être animal. Une muselière doit s’imposer pour tout chien dont la mâchoire peut faire des ravages. Les experts la préconisen­t. Les chiens ne s’en plaindraie­nt pas. Ce serait un début. Ensuite, il faut un registre, non pas des chiens dangereux, mais plutôt des maîtres délinquant­s.

Ce sont eux les véritables criminels.

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Journalist­e, animatrice

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