Le Journal de Montreal

Le FMI durcit le ton contre la corruption

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WASHINGTON | (AFP) Le FMI a décidé de durcir le ton en matière de lutte contre la corruption en évaluant de manière plus systématiq­ue le phénomène dans ses pays membres et en les encouragea­nt à s’attaquer aussi aux acteurs privés.

Le Fonds monétaire internatio­nal, qui a reconnu, hier, avoir manqué de « clarté » par le passé dans ce domaine, a adopté un nouveau cadre réglementa­ire pour permettre à ses équipes, via leurs missions annuelles sur le terrain, d’évaluer de manière régulière « la nature et la gravité de la corruption ». Et ce, dès le 1er juillet.

La corruption affecte tous les pays dans le monde, le secteur public comme le secteur privé. Elle sévit en outre à tous les échelons de la société, comme l’illustre la condamnati­on récente de l’ancien président brésilien Lula à plus de 12 ans de prison pour corruption passive et blanchimen­t d’argent.

« Nous savons que la corruption affecte les pauvres [...], sape la confiance dans les institutio­ns », a dit la directrice générale du FMI, Christine Lagarde, qui participai­t hier à une conférence sur le phénomène.

PHÉNOMÈNE IMPORTANT

La corruption engloutit surtout chaque année 2 % de la richesse mondiale et nuit au partage équitable de la croissance économique, avait déjà estimé l’institutio­n de Washington dans un rapport publié il y a deux ans. À eux seuls, les pots-de-vin versés chaque année dans le monde totalisent 1500 à 2000 milliards $.

Pays riches et en développem­ent sont concernés, mais ce sont les population­s les plus défavorisé­es qui en sont les premières victimes parce qu’elles dépendent davantage de services publics plus coûteux en raison de la corruption.

La corruption « est un problème qui implique de nombreux acteurs et qui est multidimen­sionnel », a dit Lea Gimenez, ministre des Finances du Paraguay, un pays d’Amérique du Sud submergé par la corruption.

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