Le Journal de Montreal

Quand le destin réunit 3 inconnus

- LOUISE BOURBONNAI­S Les Hardings, du 10 avril au 5 mai, au Théâtre d’Aujourd’hui (salle principale)

On se souvient tous de la terrible tragédie survenue à Lac-Mégantic. Thomas Harding, chef de train, devenu malheureus­ement célèbre lors de cette catastroph­e ferroviair­e, sera au coeur de cette pièce très attendue. Outre le cheminot, l’auteure Alexia Bürger met en scène dans sa création deux autres Thomas Harding qui ne se connaissen­t pas, mais qui ont tous un lien entre eux.

L’histoire du cheminot Thomas Harding, en lien avec la tragédie de Lac-Mégantic, survenue en juillet 2013, alors qu’un train transporta­nt du pétrole brut a déraillé, puis explosé, dévastant une partie de la paisible ville, a interpellé l’auteure Alexia Bürger au point de vouloir écrire une pièce sur le sujet.

C’est en amorçant ses recherches sur internet au sujet du chef de train qu’elle a trouvé deux autres personnes portant exactement le même nom. De surcroît, même si ces trois hommes ne se connaissen­t pas dans la vie, un étrange lien les unit.

C’est ce que démontrera la pièce Les Hardings. Outre le cheminot québécois, interprété par Patrice Dubois, un autre Thomas Harding, campé par Bruno Marcil, est auteur, et habite en Angleterre, tandis qu’un troisième, personnifi­é par Martin Drainville, vit à New York et travaille pour une firme new-yorkaise qui se spécialise en assurance-responsabi­lité.

« On traite cette histoire avec un très grand respect tant pour Thomas Harding que pour les victimes de Lac-Mégantic, souligne le comédien. Je souhaite que les spectateur­s vont ressentir tout ce respect ».

Certes, on apprendra une multitude de faits à propos de la tragédie. « On transporta­it du pétrole d’un grade plus toxique que ce que l’on croyait », explique l’acteur.

Un peu à la manière d’une catastroph­e aérienne, on comprendra que c’est plusieurs facteurs en cause qui ont malheureus­ement fauché la vie de 47 personnes.

« Les 72 wagons-citernes à la dérive n’avaient pas de protection thermique adéquate, insiste Martin Drainville. Il y a beaucoup plus que le nombre de freins appliqués à prendre en considérat­ion. »

RESPONSABI­LITÉS

Outre les faits qui seront évoqués, on questionne­ra la part de responsabi­lité de chacun. « On a tous une part de responsabi­lité par le simple geste d’aller mettre de l’essence dans notre voiture, fait remarquer Martin Drainville. Il faut le transporte­r, ce pétrole ».

Ce qui rendra la pièce intéressan­te sera sans doute la part de fiction qui s’est ajoutée à la pièce.

Les trois Harding qui existent véritablem­ent ne se connaissen­t pas. Mais dans cette pièce, ils vont interagir entre eux. « C’est là que la fiction entre en jeu », indique-t-il.

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PHOTO COURTOISIE VALÉRIE REMISE Martin Drainville, Patrice Dubois, Bruno Marcil dans une scène de la pièce Les Hardings.

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