Le Journal de Montreal

L'humilité de Fleury

- JEAN-FRANÇOIS CHAUMONT

Marc-André Fleury a des chiffres surréels après le premier tour des séries. Un dossier de 4-0, une moyenne de 0,66 et un taux d’efficacité de ,977. Fleury est la réincarnat­ion du « King » dans la ville du vice. Mais il n’a pas l’attitude d’un roi.

En entrevue téléphoniq­ue avec Le

Journal de Montréal, quelques jours après le balayage des Golden Knights contre les Kings de Los Angeles, Fleury gardait les deux pieds sur terre en parlant de ses statistiqu­es phénoménal­es.

« C’est toujours relatif, a répliqué le gardien de 33 ans. Je joue bien, mais les Kings ont aussi une équipe assez défensive. Ils ne marquent pas des tonnes de buts. Ils ne donnent pas trop de chances, mais ils n’en créent pas énormément non plus. Je joue aussi devant une bonne équipe défensivem­ent. C’est plus facile de mieux paraître dans un tel contexte. Est-ce que je suis meilleur que l’an dernier ? Je ne crois pas.

« Mais je suis très fier de mon jeu, a-t-il fini par affirmer. C’était des matchs à bas pointage et je devais garder mon équipe dans le match. Je ne pouvais pas donner un but faible, je n’avais pas de marge. Je me sens bien, j’ai du plaisir. »

RIEN D’IMPOSSIBLE

Il y a un engouement pour les Golden Knights à Las Vegas. Le petit bébé de la LNH a grandi à une vitesse folle cette saison. Les Knights ont déjoué tous les pronostics en terminant au sommet de la division Pacifique avec une récolte de 109 points. Au premier tour des séries, l’équipe de Gerard Gallant a poursuivi son aventure en indiquant la porte de sortie aux Kings en quatre matchs.

« Nous sommes plus qu’une équipe Cendrillon, a dit le gardien originaire de Sorel-Tracy. Quand tu atteins les séries, tu ne peux rien prédire. Maintenant, nous sommes au deuxième tour. Il y a une époque où tu savais qu’une équipe atteindrai­t la finale. Ce n’est plus le cas maintenant. Les 16 équipes ont des chances, il y a toujours des surprises. Je sais que nous avons nos chances, nous formons une équipe confiante. Mais nous ne regardons pas trop loin. »

Au deuxième tour, les Knights affrontero­nt les Sharks de San Jose, qui ont aussi gagné leur série avec un balayage contre les Ducks d’Anaheim.

À Vegas, Fleury représente l’image de cette équipe d’expansion. Malgré ses trois conquêtes de la coupe Stanley avec les Penguins, le numéro 29 n’avait pas connu ce rôle, laissant les projecteur­s à Sidney Crosby. C’est différent au Nevada.

« Je ne cherche pas vraiment l’attention, mais ça ne me dérange pas, a-t-il souligné. Nous devons vendre le hockey à Vegas et ils font bien les choses. Je participe du mieux que je peux. J’ai plus de responsabi­lités à l’extérieur de la glace, mais ça ne change pas ma vie et ma vision des choses. Je pense toujours à l’équipe en premier, je reste la même personne. »

HISTOIRE D’AMOUR

S’il y avait des doutes sur la viabilité d’une équipe de la LNH au Nevada, ils ont rapidement été chassés. Une histoire d’amour s’est écrite.

« C’est difficile de bien décrire le buzz pour le hockey, a affirmé Fleury. Mais je trouve ça vraiment agréable de vivre cette aventure. C’est notre première saison dans la LNH, c’est notre premier parcours en séries. Il y a toujours des premières, c’est excitant. Je me suis promené au cours des derniers jours à Vegas avec ma famille et je me faisais reconnaîtr­e souvent. Les gens m’encouragea­ient et me félicitaie­nt. Ils aiment le hockey et les Golden Knights. »

« Quand les Golden Knights m’ont sélectionn­é au repêchage d’expansion, je ne pouvais pas prédire une aussi belle histoire à Vegas, a-t-il enchaîné. J’ai été chanceux d’atterrir avec eux. Je ne savais pas à quoi m’attendre pour une équipe d’expansion qui prenait racine dans le désert. Je ne pensais pas que nous étions pour gagner aussi souvent. Mais quand tu gagnes rapidement, ça devient plus facile. Les partisans sont tombés en amour avec l’équipe. Il y a une énergie incroyable. Ils sont heureux d’enfin avoir une équipe profession­nelle à Vegas. »

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