EUGENIE PROPULSE LE CANADA
La joueuse a enregistré deux points importants ce week-end
Deux heures et trente-neuf minutes, c’est la durée du marathon interminable qu’Eugenie Bouchard a livré à Lesia Tsurenko avant de lever les bras, exténuée, en guise de célébration après sa deuxième victoire du week-end à la Coupe Fed.
La Montréalaise est venue à bout de l’Ukrainienne en trois manches de 4-6, 6-2 et 7-6 (5) afin de procurer les devants à la formation canadienne dans cette rencontre de barrage du second groupe mondial. Sa coéquipière Gabriela Dabrowski avait ensuite la lourde tâche de terminer le travail, mais hors de sa spécialité, elle n’a pu faire le poids en simple face à Kateryna Bondarenko (voir autre texte).
En début d’après-midi hier, Bouchard a fait preuve de caractère sur le court intérieur du Stade IGA. Après avoir perdu la première manche, elle a profité des erreurs et des services errants de son adversaire pour remporter le second set.
PROMESSE TENUE
Ayant assuré qu’elle se battrait en lever de rideau de cette compétition, Bouchard a tenu parole lors de la manche finale. Celle-ci a duré 73 minutes alors qu’à lui seul, le cinquième jeu a nécessité huit balles de bris et 18 minutes. Même si elle l’a perdu, la Canadienne est revenue en force en brisant aussitôt l’Ukrainienne.
C’est au 10e jeu que les choses ont commencé à se corser pour les deux joueuses. Tsurenko a plié la première, victime de crampes aux jambes. Souffrante, elle peinait à se déplacer et servait ses balles sans impulsion. Ça ne l’a toutefois pas empêché de tenir le coup, puisqu’à l’autre bout du terrain, Bouchard était tout aussi éreintée.
Il aura fallu 12 points au bris d’égalité avant que Bouchard ne sorte gagnante d’un duel épique.
« Elle a eu ses crampes avant moi, s’est empressée à préciser la combattante avec un petit sourire en coin. C’était un match complètement fou. Nous avons souffert toutes les deux. Il fallait voir qui pourrait tenir le coup le plus longtemps.
« Je suis contente d’avoir bien fait devant mes partisans, à la maison, a-t-elle ajouté. C’était un match très, très difficile. Ça me donne confiance que je peux gagner en trois manches.
« C’est important pour moi de gagner un match difficile, autant physiquement que mentalement. Je gagne en confiance, car je suis très fière de la façon dont je me suis battue. J’ai encore mal partout », a précisé l’athlète en conférence de presse près de trois heures après sa sortie du terrain.
À L’ATTAQUE
La joueuse de 24 ans a une fois de plus appliqué un style de jeu agressif, surtout à compter de la deuxième manche lorsqu’elle a forcé sa rivale à se déplacer. Elle l’a attaquée en plaçant de bonnes balles le long des lignes et en fond de terrain. Et comme la veille face à Bondarenko, elle a bien fait au service, s’offrant d’ailleurs trois as, dont le dernier à un moment crucial du bris d’égalité.
« Genie m’a forcée à bouger beaucoup. Il a fallu que je joue un autre match plus défensif, car comme Bianca [Andreescu], elle m’a beaucoup attaquée. Sur une surface si collante, ce n’était pas facile. Physiquement, j’étais plus faible qu’à l’habitude, a relaté Tsurenko. J’ai essayé de pousser jusqu’à la fin, même sans puissance. Je me suis battue. Je ne voulais lui laisser aucune chance. »
À ROLAND-GARROS ?
En évaluant son week-end de travail dans cette Coupe Fed, Bouchard a fait un bilan positif. Ses deux victoires lui ont permis de retrouver foi en son jeu.
« Je suis venue ici pour faire mon travail. J’ai gagné deux points pour le Canada. J’ai joué du bon tennis. Je ne peux pas en demander plus. Je suis très fière de ma combativité. »
Elle se dirigera maintenant vers le Maroc, où elle participera au Grand Prix De Sar La Princesse Lalla Meryem, à Rabat, à partir du 30 avril. Selon ses propos, elle réfléchit à sa participation à Roland-Garros puisqu’elle est inscrite aux Internationaux de Strasbourg, qui ont lieu au même moment que les qualifications à Paris.