L’étau se resserre pour les producteurs de terres agricoles au Québec
L’augmentation de la valeur des terres agricoles de 8,2 % en 2017 aura des répercussions sur les taxes foncières des producteurs qui sont jugées trop élevées par rapport à la rentabilité des entreprises.
Selon le président de l’Union des producteurs agricoles (UPA), Marcel Groleau, la valeur des terres a connu une augmentation constante ces dernières années, avec une pointe importante en 2012 de 27,4 %. Depuis 1986, la valeur des terres ne cesse d’augmenter au Québec. En 2016, elle a connu une croissance de 7,7 %.
« L’augmentation de la valeur des terres augmente énormément l’endettement des entreprises agricoles qui veulent faire des acquisitions pour prendre de l’expansion », a ajouté M. Groleau.
Selon le dernier rapport publié hier par Financement agricole Canada, la moyenne canadienne était plutôt de 8,4 %.
ACCAPAREMENT DES TERRES
« Il y a une quantité limitée de terres agricoles au Québec et ça devient un investissement sûr. C’est pour cela que l’on voit des fonds d’investissement participer à l’acquisition de terres, soit directement, comme le fait Pangea et la Caisse de dépôt et placement, ou indirectement, en soutenant l’acquisition par des producteurs », a poursuivi M. Groleau.
L’impact de fonds comme Pangea est surtout localisé, estime le président de l’UPA qui attend toujours la mise en place d’un registre pour connaître à qui appartiennent les terres agricoles au Québec.
« Partout où Pangea achète, cela crée une augmentation rapide du prix des terres. Cela dit, ce n’est pas Pangea à lui seul qui est à l’origine de l’augmentation de 8,2 %. »
TAXES FONCIÈRES
Le prochain rôle d’évaluation sera ajusté en fonction de l’augmentation du prix des terres agricoles.
Pour une ferme de grandes cultures situées en Montérégie, le coût des taxes foncières représente aujourd’hui 11 % du revenu net contre 7 % en 2007. Si la tendance se maintient, ce ratio atteindra 22 % en 2020, ce qui deviendra intenable pour les producteurs, ajoute le président de l’UPA.