Au moins 20 M$ de plus pour de nouveaux bureaux à Paris
Le déménagement de la Délégation considéré comme un projet de plus de 50 M$
QUÉBEC | La facture pour l’achat d’un nouvel immeuble pour la Délégation du Québec à Paris dépassera les 50 M$, soit presque le double de ce qui était prévu en raison de l’explosion des prix sur le marché immobilier français.
Le Journal dévoilait à l’automne que le ministère des Relations internationales et de la Francophonie était insatisfait de son élégant bureau patrimonial de Paris, acheté à faible prix en 1964.
Le gouvernement du Québec était alors prêt à allonger 30 millions $ au ministère pour l’achat de nouveaux bureaux près du prestigieux Quai d’Orsay. La délégation souhaite se munir d’une salle de spectacle multifonctionnelle « pour renforcer la diplomatie d’influence du Québec ».
Or, « la rareté des immeubles respectant les spécifications du Ministère ainsi que les coûts projetés d’acquisition et de modernisation ont fait que cette transaction n’a pu se concrétiser », a indiqué le gouvernement dans ses crédits budgétaires.
Selon les informations du Journal, le contexte du Brexit en Angleterre a fait bondir les prix sur le marché immobilier parisien.
Ainsi, au moment où Québec tentait d’acquérir ce bien immobilier, des dizaines d’entreprises établies à Londres ont voulu déménager leurs sièges sociaux à Paris afin de rester dans l’Union européenne.
PROJET MAJEUR
Malgré l’explosion des prix, le Québec décide de maintenir le déménagement de la délégation et en fait un « projet majeur » de plus de 50 M$ inscrit au Plan québécois des infrastructures (PQI).
« Le contexte du marché immobilier parisien amène le gouvernement du Québec à mettre le projet de relocalisation de la DGQP dans le PQI 2018-2028 », a indiqué le ministère.
La firme Ivanhoé Cambridge et la Société québécoise des infrastructures (SQI) seront maintenant des partenaires du Ministère dans ce projet pour l’analyse des différents dossiers d’opportunités, a appris Le Journal.
« Le gouvernement aura donc les ressources expertes et la latitude budgétaire afin de prendre les meilleures décisions dans le contexte du marché parisien », mentionne le Ministère pour justifier le partenariat.
Il est trop tôt pour confirmer le futur emplacement et établir le montant de la transaction.
« Les recherches se poursuivent toujours et, évidemment, le coût exact sera connu seulement une fois le nouvel emplacement trouvé », ont expliqué le Ministère et la SQI, qui ont eux-mêmes sollicité la collaboration d’Ivanhoé Cambridge.
« AU COEUR DE L’ACTION »
La déléguée Line Beauchamp avait confirmé au Journal, à l’automne, son désir de rapprocher le bureau du centre de la Ville Lumière pour être « au coeur de l’action ».
Elle affirmait « qu’il n’y a pas de secrets » et que la délégation cherchait « quelque chose d’assez spécifique ».
Peu importe les coûts, Québec ne compte pas reculer. « Les critères sont clairs et le gouvernement du Québec prendra le temps qu’il faut pour trouver des espaces qui répondront à ses besoins », a assuré le ministère.
Cet achat s’ajouterait à la luxueuse demeure de la déléguée Line Beauchamp, payée 12 millions $ en 2011.
La Délégation a refusé les demandes d’entrevue du Journal.