Le Journal de Montreal

Un accident pour avoir des

La jeune femme chérissait le désir d’être populaire sur le réseau Facebook

- CLAUDIA BERTHIAUME

Emprisonné­e pour avoir provoqué une collision frontale ayant causé la mort d’un homme, une jeune femme a récemment avoué avoir agi de la sorte pour obtenir de l’attention, dans un désir d’être populaire sur les réseaux sociaux.

Brenda Pelletier-Bélanger n’a jamais voulu mourir, le 8 octobre 2014.

La thèse du pacte de suicide conclu avec une adolescent­e de 17 ans, qui a été racontée aux policiers, aux avocats et au juge qui l’a condamnée à quatre ans de détention pour homicide involontai­re, n’aurait en fait jamais été l’ultime plan de la jeune conductric­e.

Et ce, même si les deux amies vivaient des moments de découragem­ent et qu’elles avaient échangé plusieurs textos indiquant que « la vie c’est de la marde ».

C’est ce que l’on apprend dans une récente décision de la Commission des libération­s conditionn­elles du Canada, qui octroie à la détenue de 21 ans la permission de séjourner dans une maison de transition pour une période de six mois.

« Vous affirmez aujourd’hui n’avoir jamais eu l’intention de vous enlever la vie, mais que vous souhaitiez plutôt provoquer un accident afin de séjourner quelques jours à l’hôpital et pouvoir prendre une “pause” de votre vie et que vous recherchie­z l’attention et la sympathie des autres », écrivent les commissair­es Michel Lalonde et Jean-Claude Boyer.

EN QUÊTE DE « LIKES »

« Vous disiez être très influencée par le désir d’être populaire sur les réseaux sociaux et votre estime personnell­e fluctuait en fonction des “likes” obtenus », ajoutent-ils.

D’ailleurs, quelques jours après la collision mortelle, Brenda Pelletier-Bélanger a publié une photo d’elle à l’hôpital ainsi qu’un message de remercieme­nts pour « ceux qui la supportent » (voir ci-haut).

Si la jeune femme, qui avait alors tout juste 18 ans, et sa passagère de 17 ans s’en sont tirées sans blessures graves, celui qui a croisé leur chemin, sur la route 158, à Mirabel, a eu moins de chance.

Jacques Beauchemin est mort sur le coup lorsque Brenda Pelletier-Bélanger a donné un coup de volant pour foncer dans son véhicule.

CONJOINTE SIDÉRÉE

« Ça me jette complèteme­nt à terre ! Elle a enlevé la vie de quelqu’un! », a réagi Manon Arsenault, la conjointe du défunt, lorsque Le Journal l’a informée de la libération conditionn­elle de la jeune femme.

Condamnée en mai 2017 à une peine de quatre ans, Brenda Pelletier-Bélanger peut déjà quitter le pénitencie­r pour poursuivre ses études collégiale­s. Il lui est toutefois interdit de consommer alcool et drogues et de conduire.

Sa complice mineure, aussi coupable d’homicide involontai­re, reviendra devant la cour la semaine prochaine.

– Avec la collaborat­ion de Vincent Larin

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PHOTO D’ARCHIVES
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Brenda Pelletier-Bélanger a publié cette photo d’elle et ce message (en mortaise) sur Facebook, quelques jours après la collision.
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JACQUES BEAUCHEMIN Décédé

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