Poignée de main historique entre les deux Corées
Première rencontre entre les deux chefs d’État depuis la fin de la guerre en 1953
LE JOURNAL ET AFP | Dans un geste hautement symbolique, le dirigeant de la Corée du Nord Kim Jong-un et le président sud-coréen Moon Jae-in ont échangé hier une poignée de main sur la ligne de démarcation militaire qui divise la péninsule.
Le geste survient au début du sommet historique entre les deux pays, d’autant plus qu’il s’agit de la première fois depuis la fin de la guerre de Corée en 1953 qu’un dirigeant nord-coréen met le pied en Corée du Sud.
Les yeux des Coréens étaient tournés vers la frontière la plus surveillée et militarisée de la planète, alors que les images étaient diffusées en direct.
Il y a quelques mois, un tel sommet aurait été impensable tant la tension était importante entre les deux pays et le reste du monde.
Mais cette réunion est une illustration supplémentaire de la spectaculaire détente qui s’est emparée de la péninsule depuis que Kim Jong-un a annoncé à la surprise générale que son pays participerait aux Jeux olympiques en Corée du Sud.
Ce sommet doit être le précurseur d’un face-à-face très attendu entre M. Kim et le président américain Donald Trump plus tard cette année.
« HISTOIRE NOUVELLE »
Les deux dirigeants ont aussi brièvement marché du côté nord-coréen de la frontière avant de se rendre à pied à la Maison de la paix, une structure de verre et de béton située du côté sud.
Une « histoire nouvelle commence maintenant », a écrit Kim Jong-un dans le livre d’or.
« Kim Jong-un discutera en toute franchise avec Moon Jae-in de tous les problèmes rencontrés pour améliorer les relations intercoréennes et parvenir à la paix, la prospérité et la réunification de la péninsule coréenne », a dit avant le sommet l’agence officielle nord-coréenne KCNA, la référence la plus précise à ce jour de Pyongyang sur le processus en cours.
Elle ne mentionne pas la dénucléarisation, mais le devenir de l’arsenal atomique de Pyongyang devrait être au coeur de discussions.
Depuis son arrivée au pouvoir fin 2011 au décès de son père, M. Kim a présidé à une accélération fulgurante des programmes nucléaire et balistique nord-coréens.
En 2017, Pyongyang a mené son essai nucléaire le plus puissant à ce jour et testé des missiles balistiques intercontinentaux (ICBM) mettant à sa portée le territoire continental des États-Unis.
Les tensions avaient grimpé à des sommets tandis que MM. Kim et Trump échangeaient menaces apocalyptiques et insultes personnelles.