Le Journal de Montreal

En deuil de sa fille, elle veut sensibilis­er au don d’organes

La petite Maélie est décédée des suites de complicati­ons d’une transplant­ation cardiaque

- VINCENT LARIN

Maélie, 6 ans, que Le Journal avait suivie pendant qu’elle attendait un nouveau coeur, est décédée des suites des complicati­ons de l’opération. Sa mère entend poursuivre le combat en sa mémoire et sensibilis­er la population à l’importance du don d’organes.

« Si elle pouvait m’entendre, elle voudrait qu’on continue », laisse tomber Caroline Alfaro-Fortier d’un ton déterminé.

La mère a accepté de raconter son histoire dans le cadre de la Semaine nationale du don d’organes et de tissus qui commençait dimanche dernier. Elle veut encourager les familles qui attendent une transplant­ation.

« Ce n’est pas parce que ça n’a pas marché pour ma fille que ça ne fonctionne pas pour les autres », dit-elle en parlant des histoires « dignes de films » qu’elle entend dans les évènements auxquels elle prend part.

Plus les Québécois seront nombreux à signer pour le don d’organes, plus les chances que les histoires comme celle de Maélie se terminent de belle façon, affirme-t-elle.

ENFIN UN COEUR

La jeune fille est décédée près d’un an après son admission à l’hôpital. Son seul espoir de survie était de recevoir le coeur d’un enfant de moins de 13 ans. Elle l’aura finalement eu, vers la fin février.

Sauf que la joie que Caroline Alfaro-Fortier espérait ressentir au moment de l’appel tant attendu s’est vite transformé­e en inquiétude. « Une transplant­ation cardiaque, ce n’est pas une pilule magique », rappelle tristement la mère.

Et le pire scénario s’est concrétisé. À son arrivée à l’hôpital le lendemain de l’opération, Maélie luttait pour sa vie, plongé dans un coma artificiel. Son petit corps acceptait difficilem­ent ce nouvel organe.

Sa mère ne l’a revue éveillée qu’un bref instant, le temps de lui dire : « tu l’as enfin ton coeur, Maélie. » Elle n’a pas pu lui faire de véritables adieux. Une semaine plus tard, elle et son conjoint ont dû se résigner à la laisser partir, sachant que sa situation ne pouvait que s’empirer.

Pas moins de 300 personnes ont assisté à ses funéraille­s, raconte Mme Alfaro-Fortier, dont plusieurs membres du personnel de Sainte-Justine qui avaient appris à la connaître pendant ces longs mois d’attente.

Cette vague de sympathie lui donne aujourd’hui le courage de pousser pour la cause du don d’organes, dit-elle, malgré les semaines de doute et de désespoir qu’elle a traversées.

« Malgré le fait que nous n’avons pas eu une fin heureuse, nous avons découvert une cause qui nous tient à coeur. Beaucoup d’enfants ont besoin de nous et nous devons lutter pour eux et pour leurs parents qui en ont grandement besoin. »

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