Le Journal de Montreal

Il publie des photos de son ex-conjointe nue

L’accusé harcelant écope de six mois de prison

- MICHAËL NGUYEN

Un Montréalai­s jaloux qui a mis en ligne des photos intimes de son exconjoint­e enseignant­e, après avoir passé des mois à la harceler, s’en est sorti avec six mois de prison.

« Je trouve profondéme­nt dégradant d’exposer ainsi les parties intimes d’une personne aux yeux de tous, sans consenteme­nt », a déploré le juge Robert Marchi avant de condamner l’accusé au palais de justice de Montréal.

L’accusé de 29 ans, qui ne peut pas être nommé afin de protéger l’identité de la victime, a complèteme­nt pourri la vie de son ex-conjointe à partir de décembre 2016, jusqu’à la fin du mois dernier.

À l’époque, il venait de se séparer d’avec sa conjointe quand il a commencé à la menacer par téléphone.

« Juste à Noël, il a envoyé 140 messages de menaces de mort à madame », a expliqué à la cour la procureure Jasmine Leduc.

Les menaces et le harcèlemen­t ont continué pendant des mois, jusqu’en mars 2017 où l’accusé est passé à l’étape supérieure lorsqu’il a croisé sa conjointe qui revenait de la garderie, où elle était allée chercher leur enfant de deux ans.

« Il a mis son véhicule devant le mien, je ne pouvais plus bouger, a décrit la victime au tribunal. Il s’est mis à crier, il a frappé sur la fenêtre du véhicule qu’il voulait prendre la petite qui était dans la voiture. Il a ensuite poussé mon véhicule avec le sien, sur plusieurs mètres. »

PHOTOS INTIMES

Loin d’arrêter son comporteme­nt répréhensi­ble, le Montréalai­s en a remis cette fois en publiant sur le réseau social Instagram des photos de son ex-conjointe. Le compte était d’abord privé, mais il a ensuite été ouvert à tous.

« Vers la fin de juillet [2017], j’ai été voir et j’ai trouvé les photos, a expliqué la femme. J’enseignais encore en 6e année avec des élèves qui vont énormément sur Instagram. N’importe qui pouvait voir les photos. »

L’accusé a ensuite utilisé une plateforme de la Cour supérieure du Québec, servant à organiser les gardes d’enfants entre conjoints séparés, afin de continuer à menacer son ex.

Tous ces événements n’ont fait qu’ajouter au stress de la femme, qui dit simplement espérer « que la situation s’améliore ».

« Madame n’est pas animée de vindicte quelconque, elle a tout à fait le droit de vivre en paix », a conclu le juge en écartant la suggestion de sursis faite par la défense.

En plus de sa peine de prison, l’accusé s’est vu imposer une probation de deux ans, pendant laquelle il lui sera interdit de s’approcher de son ex-conjointe et même de communique­r avec elle.

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