Peines consécutives possibles, dit le juge
Le sort de Bissonnette ne sera pas connu avant l’automne
QUÉBEC | Le juge François Huot a fait savoir qu’il ne pourrait pas rendre sa sentence dans le dossier d’Alexandre Bissonnette avant l’automne et que « dans l’état actuel du dossier », il lui paraissait possible d’imposer à l’homme « des peines consécutives ».
Toutefois, avant de prendre cette importante décision, le président du tribunal devra entendre la requête sur la constitutionnalité des peines consécutives pour ensuite prendre le tout en délibéré.
DU RETARD
« Je veux que vous soyez conscient que malheureusement pour vous, cela va retarder le prononcé de votre sentence », a-t-il dit à Bissonnette qui a semblé compréhensif.
En matinée, les observations se sont terminées après que le poursuivant aux poursuites criminelles et pénales, Me Thomas Jacques, eut fait entendre, en contrepreuve, le psychiatre légiste Gilles Chamberland qui a rencontré Bissonnette pour pouvoir l’expertiser.
À la lumière de cet entretien, le psychiatre a conclu que le crime commis par le tueur de la mosquée était assurément un geste raciste, mais non un « acte terroriste » puisque, selon lui, le geste posé envers la communauté musulmane était beaucoup « trop égoïste ».
« PERSONNALITÉ LIMITE »
Il a fait savoir que, selon lui, Bissonnette, en plus d’avoir une personnalité narcissique, souffrirait d’un trouble « de personnalité limite », ce qui pourrait venir compliquer ses chances de réhabilitation.
« La personnalité limite explique le vide impossible à combler qu’il ressent, elle explique sa recherche d’identité, son besoin fusionnel avec ses parents, ses inquiétudes et son sentiment d’abandon, elle explique ses idées suicidaires récurrentes et les échecs de traitements », a-t-il expliqué.