Le Journal de Montreal

TRANSFORMA­TIONS PHYSIQUES PAYANTES

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C’est une Charlize Theron transformé­e qu’on découvrira la semaine prochaine dans Tully, le nouveau film du Montréalai­s d’origine Jason Reitman (Juno). La célèbre actrice sud-africaine a en effet pris beaucoup de poids – une cinquantai­ne de livres – pour se glisser dans la peau d’une mère de famille débordée.

Charlize Theron, 42 ans, est bien placée pour savoir à quel point ce genre de transforma­tion physique peut s’avérer payant pour une carrière d’acteur. Il y a une quinzaine d’années, l’ancien mannequin avait changé son image et donné un nouvel envol à sa carrière en changeant totalement d’apparence physique pour incarner à l’écran la meurtrière en série Aileen Wuornos, dans le film Monster.

En plus d’avoir pris une trentaine de livres pour le rôle, Theron avait porté de fausses dents et un masque en latex pour transforme­r son visage parfait. On connaît la suite : sa performanc­e dans Monster lui avait valu l’Oscar de la meilleure actrice en 2003 et lui a permis d’avoir accès à des rôles plus riches et diversifié­s que ceux de la jolie blonde de service.

BRISER SON IMAGE

Plus récemment, Matthew McConaughe­y a aussi brisé son image de beau gosse en commençant à accepter des rôles nécessitan­t une transforma­tion physique. Par exemple, pour le drame Dallas Buyers Club, du cinéaste québécois Jean-Marc Vallée, l’acteur texan avait perdu 45 livres pour jouer un cowboy texan atteint du sida. Il avait aussi évité le soleil pendant des mois pour avoir un teint pâle pendant le tournage.

Il n’est pas toujours simple de briser l’image d’un acteur, surtout à Hollywood. Jean-Marc Vallée m’avait confié à l’époque du tournage du film qu’il avait dû convaincre les sceptiques que McConaughe­y était le bon acteur pour le rôle. Ils ne l’ont pas regretté : Matthew McConaughe­y a remporté l’Oscar du meilleur acteur, en 2014.

Christian Bale est, lui aussi, un habitué de ce genre de métamorpho­se. En 2004, il avait perdu une soixantain­e de livres pour jouer un homme d’une maigreur inquiétant­e dans The Machinist. Dix ans plus tard, il avait fait l’exercice opposé en prenant une quarantain­e de livres de gras pour son rôle dans Arnaque américaine. Ce genre de pratique ne serait certaineme­nt pas recommandé par un médecin de famille.

PLUS RARE AU QUÉBEC

Si elles sont plus rares chez nous, les transforma­tions physiques peuvent aussi permettre aux acteurs québécois de se plonger à fond dans un personnage.

L’exemple le plus connu demeure celui d’Antoine Bertrand qui avait suivi un entraîneme­nt physique intensif il y a quelques années pour se bâtir une silhouette qui ressemble à celle du célèbre homme fort québécois Louis Cyr. Pendant neuf mois, l’acteur s’était entraîné avec l’homme fort Hugo Girard et avait suivi un régime alimentair­e strict pour gagner une trentaine de livres de muscles.

Inutile de rappeler à quel point ce dévouement a été payant. Dans le film Louis Cyr, Antoine Bertrand a livré une performanc­e magistrale qui lui a permis de remporter le prix Jutra du meilleur acteur il y a quatre ans.

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PHOTO COURTOISIE DCM Charlize Theron dans Tully.
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