Le Journal de Montreal

Souvenir d’un podium inespéré

- LOUIS BUTCHER

Après avoir inscrit ses deux premiers points en F1, devant son public à Montréal par surcroît, Lance Stroll avait réussi à faire encore mieux deux semaines plus tard à Bakou, en accédant à la troisième marche du podium à l’issue d’une course au dénouement plutôt inattendu.

Mais c’était l’an dernier, au moment où la monoplace de l’écurie Williams se montrait certes plus compétitiv­e qu’en 2018.

Ce podium sera d’ailleurs le seul à échapper à l’une ou l’autre des trois écuries de pointe du plateau pendant toute la saison dernière. L’exploit n’était pas banal pour un pilote recrue dont le comporteme­nt sur la piste avait été pourtant maintes fois critiqué par bon nombre d’analystes.

« J’AURAIS PU GAGNER »

Dix mois plus tard, le jeune Montréalai­s avoue qu’il aurait fait les choses autrement, après une relance au 23e tour alors qu’il occupait la troisième place derrière Lewis Hamilton et Sebastian Vettel.

« Je pense, a-t-il soutenu en conférence de presse hier à Bakou, que j’aurais pu gagner cette course si j’avais été plus combatif à l’endroit du vainqueur [Daniel Ricciardo]. Mais bon, c’est une course qui restera à jamais gravée dans ma mémoire. »

L’Australien s’était faufilé devant trois rivaux, dont Stroll, lorsque le drapeau vert a été agité.

« Avec un peu de recul, dit le pilote de 19 ans, j’aurais pu défendre davantage ma position pour empêcher Ricciardo de passer. »

ÉPREUVE MOUVEMENTÉ­E

Stroll, il est vrai, a su profiter de circonstan­ces très particuliè­res pour savourer son premier — et toujours unique — podium en F1. Mais, à sa défense, il aura été l’un des seuls à avoir évité les erreurs.

Ce Grand Prix d’Azerbaïdja­n, qui aura duré exceptionn­ellement plus de deux heures, a été marqué par trois interventi­ons de la voiture de sécurité et même un drapeau rouge pour stopper la course.

Comme Stroll, Ricciardo a profité d’escarmouch­es devant lui, dont celle impliquant Vettel et Hamilton, au 22e tour et derrière cette même voiture de sécurité. L’Allemand a accusé ensuite son rival britanniqu­e d’avoir freiné brusquemen­t avant la reprise des hostilités.

Vettel n’a pu éviter l’arrière de la Mercedes, et, dans un geste de colère, il a fait valoir son mécontente­ment qui lui aura coûté une pénalité de 10 secondes.

TOLÉRANCE ZÉRO

Stroll n’a pas manqué de souligner le caractère inédit de ce tracé urbain qui compte pourtant des portions très rapides.

« Courir à Bakou exige une concentrat­ion de tous les instants, a-t-il avoué. On peut y atteindre les 350 km/h sur la longue ligne droite, une vitesse comparable à celle d’une piste permanente. Toutefois, les murs sont proches et une petite erreur peut ruiner votre course. »

Voilà une belle occasion pour le Québécois, qui s’est classé au 14e rang lors des trois premiers Grands Prix de la saison.

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