Le Journal de Montreal

Un couple poursuit la DPJ pour plus de 4 M$

Ils affirment qu’ils ont été accusés à tort d’avoir abusé d’enfants à leur charge

- AXEL MARCHAND-LAMOTHE – Avec la collaborat­ion de Diane Meilleur

Un couple de Lanaudière réclame plus de 4 M$ de la DPJ et des services sociaux en alléguant qu’on l’aurait faussement accusé d’abus sexuels dans le but de lui retirer les enfants qu’il hébergeait en famille d’accueil.

Dans une poursuite récemment déposée à Joliette, Sylvain Desrosiers et Carole Aubin soutiennen­t que des fonctionna­ires ont mené une « vendetta » contre eux parce qu’ils contestaie­nt la classifica­tion établissan­t les besoins des enfants à leur charge.

En mars 2015, les huit enfants hébergés par le couple de Mandeville leur ont été retirés sur la base d’un rapport interne qui les dépeindrai­t comme des abuseurs sexuels « sans aucune preuve », lit-on dans la requête soumise au tribunal.

M. Desrosiers et Mme Aubin y dénoncent ainsi « des fautes lourdes » et « les fausses accusation­s » de la part du Centre intégré de santé et de services sociaux de Lanaudière (CISSSL) et du Directeur de la protection de la jeunesse (DPJ) destinées à les miner.

« MAUVAISE FOI »

« [Ils] ont agi de mauvaise foi en utilisant des méthodes d’enquête inappropri­ées et voire même malhonnête­s, en dépeignant [Sylvain Desrosiers] comme un abuseur sexuel, un manipulate­ur et une personne extrêmemen­t contrôlant­e, et ce sans la moindre preuve », expliquent-ils dans leur demande en Cour supérieure.

Ils prétendent notamment qu’une des intervenan­tes au dossier aurait mentionné à une famille biologique que M. Desrosiers avait abusé sexuelleme­nt de leur fille et que Mme Aubin obligeait les enfants à regarder des films pornos et à se caresser.

« Les enfants [qu’ils] hébergeaie­nt leur ont tous été retirés pour des raisons basées sur le mensonge et sur un rapport qui les accuse faussement et injustemen­t d’avoir commis des abus sexuels », peut-on lire dans le document. Pourtant, le couple affirme qu’en 20 ans comme famille d’accueil, il n’avait fait l’objet d’aucun reproche.

Les deux demandeurs auraient finalement vu leur entente en tant que famille d’accueil être révoquée pour « abus sexuels par omission de surveillan­ce de leur part ».

D’après la poursuite, la réviseure au dossier aurait confirmé lors d’une rencontre trois mois après le retrait des enfants que M. Desrosiers n’avait finalement jamais commis d’abus sexuels.

PERTE DE REVENUS

En tout, ils demandent 4,2 M$, dont 2,7 M$ pour la perte de revenus, 100 000 $ pour atteinte à la réputation et 60000 $ pour le stress engendré.

De plus, ils réclament des dommages punitifs de 500 000 $ au CISSSL et à la DPJ, ainsi que 25 000 $ chacun à 16 fonctionna­ires qui ont été impliqués au dossier.

Les différente­s parties au dossier n’ont pas souhaité commenter la procédure.

«mentionné Dans [le] rapport, il est

que le demandeur Desrosiers aurait abusé sexuelleme­nt des enfants dont il avait la charge, alors que [les] défendeurs n’avaient aucune preuve de ce qu’ils avançaient » «cru, Les demandeurs n’ont jamais

hélas, que les défendeurs, plus particuliè­rement les fonctionna­ires du CISSSL et de la DPJ, pourraient aller aussi loin à titre de représaill­es » Les demandeurs ont vu leur réputation, leur dignité et leur honneur être entachés à la suite de la propagatio­n de fausses accusation­s » Le comporteme­nt des défendeurs [...] a exposé les demandeurs [...] à des risques de représaill­es physiques de la part des parents biologique­s des enfants »

 ?? PHOTO TIRÉE DE FACEBOOK ?? Dans leur poursuite déposée récemment, Carole Aubin et Sylvain Desrosiers allèguent qu’ils craignent des représaill­es parce qu’ils ont été faussement accusés d’avoir abusé sexuelleme­nt d’enfants qui leur avaient été confiés par la DPJ.
PHOTO TIRÉE DE FACEBOOK Dans leur poursuite déposée récemment, Carole Aubin et Sylvain Desrosiers allèguent qu’ils craignent des représaill­es parce qu’ils ont été faussement accusés d’avoir abusé sexuelleme­nt d’enfants qui leur avaient été confiés par la DPJ.

Newspapers in French

Newspapers from Canada