QuéBec change ses explications
Une décision prise pour Aider les Inuits À protéger leur territoire AncestrAl, se défend le ministre BlAnchette
Le ministre a une explication différente
QUÉBEC | L’exclusivité de lA p9che Au sAumon dAns le Nord-du-QuéBec A été cédée À des pourvoiries de luxe pour Aider les Inuits À protéger leur territoire AncestrAl, plAide Luc BlAnchette, en pointAnt Ainsi un Autre motif que celui AvAncé pAr son ministère.
« Les Inuits ont fait valoir leurs droits ancestraux, millénaires, ce qui a été tout à fait reconnu, autant par un traité qu’on appelle la Convention de la Baie-James que, nécessairement, une ressource alimentaire de base pour les Inuits. Je suis tout à fait conscient et favorable à protéger cette ressource-là pour les Inuits », a dit le ministre des Forêts, de la Faune et des Parcs hier, en chambre.
Il se base sur un article de la convention qui indique que le Québec « doit s’efforcer, dans la mesure où il existe des pourvoiries, d’obliger les chasseurs et pêcheurs non autochtones à les utiliser ».
M. Blanchette se faisait questionner par le péquiste Alexandre Cloutier à la suite d’un reportage du Journal révélant que le gouvernement Couillard a conféré en douce l’exclusivité de la pêche au saumon au Nord-du-Québec à une poignée de pourvoiries privées qui n’offrent que des forfaits coûtant près de 2000 $ par jour, et même plus.
CONSIDÉRATIONS FAUNIQUES ?
Pourtant, son ministère indiquait la veille que « ce qui justifie réellement la décision, ce sont des considérations de nature faunique » : le statut du saumon atlantique est jugé « préoccupant » partout au Québec, sauf au Nunavik, car les données sur les captures n’y sont pas suffisantes. Les pourvoyeurs seraient plus aptes à envoyer des données de qualité à l’État, selon le ministère.
C’est d’ailleurs la raison qui est évoquée dans un procès-verbal d’une réunion où Québec annonçait à la table régionale de la faune Nord-du-Québec que cette décision serait prise et qu’elle entraînerait « des retombées économiques pour la région ». On n’y faisait cependant pas mention d’une demande des communautés inuites.
Le député Alexandre Cloutier n’a pas mordu à l’hameçon. « Dans son plan de protection du saumon, dans toutes les recommandations, il n’y en a aucune qui dit qu’on devrait donner des droits exclusifs. Ce n’est donc pas pour protéger le saumon. Ce n’est pas lié non plus à la Convention de la Baie James. Alors, comment le ministre explique-t-il que dorénavant il va falloir débourser une fortune pour pouvoir accéder à nos plus belles rivières du Québec ? », a-t-il dénoncé.