Encore la racaille
Avant-hier, afin de célébrer la fête des Travailleurs, des membres de la gauche radicale ont mis le centre-ville de Paris à feu et à sang. Vandalisme, casses, autos incendiées, briques lancées aux flics – on connaît la chanson. La même chose s’est déroulée à plus petite échelle à Montréal.
LES PORTE-PAROLE DU PEUPLE ?
Le 8 avril, j’ai écrit une chronique sur la bande d’anarchistes qui s’apprêtent à foutre le bordel dans Charlevoix lors de la rencontre du G7.
Ces énervés du bocal ne sont pas des militants, écrivais-je. Ce sont des criminels, qui devraient être traités comme tels. « Si ces pseudo-anarchistes étaient si intéressés à changer la société, ils ne nuiraient pas à leur cause en se comportant comme des bandits.
Ils organiseraient des réunions pacifiques destinées à offrir un “contre-discours”.
Mais non. Ce qu’ils veulent, c’est régler leur compte avec papa-maman en attaquant les figures d’autorité. »
Ce texte m’a valu une volée de bois vert de la part de Pierre Curzi, qui m’a traité de provocateur sur les ondes du 98,5 FM. Pour monsieur Curzi, ces vandales masqués et armés ne sont pas des voyous. Ce sont les dignes porte-parole de la colère du peuple envers les nantis !
« Si c’est vrai, alors Québec solidaire devrait être en tête des sondages », a répliqué Mario Dumont, visiblement estomaqué devant la naïveté de Pierre Curzi.
(Je sais, j’ai utilisé la même formule, il y a quelques jours. Mais que voulez-vous, Mario Dumont est souvent estomaqué devant la naïveté de Pierre Curzi. Et il n’est pas le seul.)
LES IDIOTS UTILES
Hier, dans Le Figaro, la philosophe et politologue Renée Fregosi signait une lettre ouverte sur la racaille d’extrême gauche, de style Black Bloc.
Pour elle, pas de doute : ces voyous ne foutent pas le bordel comme ça, sur un coup de tête. Ça fait partie d’une stratégie.
« Il s’agit de provoquer par des actions violentes une réaction de durcissement de la répression étatique, puis une mobilisation populaire contre cet État devenu autoritaire, voire terroriste lui-même. Le groupe activiste étant supposé prendre enfin la tête du mouvement révolutionnaire. »
Bref, on fout le bordel. On espère que la police va sortir ses matraques. Car ainsi, on pourra dire que l’État est fasciste. Ce qui pavera la voie à la révolution.
(Révolution qui sera, si j’en crois Pierre Curzi, accueillie par des cris de joie par Monsieur et Madame Tout-leMonde.)
À la fin de son texte, madame Fregosi pourfend les « idiots utiles » qui, devant leur micro ou un bon verre de pinot noir, appuient ces bandits.
« Face aux tenants de la théorie de la tension, à leurs idiots utiles et à ceux qui se croient plus malins encore et pensent pouvoir les instrumentaliser, une seule attitude est efficace : l’usage de la seule violence légitime, celle d’un État qui reste démocratique sans verser dans la faiblesse ou la naïveté.
Il s’agit donc de condamner et de punir avec fermeté les exactions, et de dénoncer les complaisances coupables… »
APPELER UN CHAT UN CHAT
Bref, il faut appeler les choses par leur nom. Ces manifestants ne sont pas des révolutionnaires. Ce sont des voyous, point.