La firme au coeur du scandale ferme ses portes et déclare faillite
LONDRES | (AFP) Sa réputation en lambeaux, la société britannique Cambridge Analytica (CA), accusée d’avoir utilisé les données d’utilisateurs de Facebook pour influencer l’élection présidentielle américaine de 2016, a annoncé hier son sabordage après avoir fait chanceler le premier réseau social mondial.
Cambridge Analytica et sa société mère SCL ont entamé « une procédure d’insolvabilité au Royaume-Uni », selon un communiqué de l’entreprise d’analyses de données et de communication stratégique, sous le feu des projecteurs depuis plusieurs semaines.
AUCUNE ALTERNATIVE
« La compagnie cesse immédiatement toutes ses opérations », a-t-elle ajouté. « Il a été établi qu’il n’est plus viable de continuer à opérer cette activité, ce qui n’a laissé à Cambridge Analytica aucune alternative réaliste à son placement sous administration judiciaire. » Un administrateur indépendant a été désigné. « Une procédure de faillite sera bientôt ouverte » aux États-Unis également, selon la même source.
Cambridge Analytica est accusée d’avoir collecté et exploité sans leur consentement les données personnelles de près de 90 millions d’utilisateurs de Facebook à des fins politiques.
Ces informations auraient été utilisées pour élaborer un logiciel permettant de prédire et d’influencer le vote des électeurs afin de peser dans la campagne présidentielle américaine de 2016, remportée par Donald Trump.
Au Canada, quelque 600 000 personnes qui auraient aussi été touchées.
« ABUS DE CONFIANCE »
Dénonçant « un abus de confiance », Facebook a toujours farouchement démenti avoir laissé faire, affirmant ignorer que les données récoltées par CA via une application de tests psychologiques développée par un chercheur universitaire étaient utilisées à des fins politiques.
Mais le géant américain a été pris dans la tempête, accusé de ne pas protéger suffisamment ses utilisateurs.