La compagnie aide son PDG à payer sa hausse d’impôts
Bombardier a versé 1,9 M$ à son PDG Alain Bellemare, l’an dernier, afin de l’aider à payer ses impôts canadiens sur la rente qu’il reçoit en dollars américains de son ancien employeur, United Technologies (UTC).
Cette « compensation fiscale » vise à contrer « l’effet des taux d’imposition plus élevés applicables sur les prestations de retraite auxquelles M. Bellemare a droit [...] suite à son déménagement au Canada par rapport au taux d’imposition auquel il aurait été assujetti s’il n’avait pas quitté les États-Unis », explique Bombardier dans un document officiel.
La somme sera entièrement versée aux gouvernements, tient à préciser Simon Letendre, porte-parole de Bombardier.
Avant de prendre la tête de la multinationale québécoise, en février 2015, M. Bellemare habitait au Connecticut, où il dirigeait une division d’UTC. Il vient d’acheter une maison de 3,75 M$ à Montréal.
DE PLUS EN PLUS COMPLEXE
« Les montages concernant la rémunération, que ce soit à Bombardier ou ailleurs, deviennent de plus en plus complexes », réagit Ivan Tchotourian, un professeur de l’Université Laval qui se spécialise notamment en gouvernance des entreprises.
« C’est un peu critiquable, ajoute-t-il. Il faut que les actionnaires soient capables de comprendre. »
Deux autres cadres de Bombardier, David Coleal et Fred Cromer, qui dirigent les divisions des avions d’affaires et des avions commerciaux, ont également reçu des « compensations fiscales ».
Bombardier précise que M. Bellemare a demandé à ce que sa prime de rendement à long terme soit réduite de 1,4 M$ vu la « compensation fiscale » qu’il a reçue.
La rémunération des cinq plus hauts dirigeants de Bombardier a bondi de 13 % en 2017, pour totaliser 39 M$. À lui seul, Alain Bellemare a eu droit à 13,7 M$.
Malgré tout, la Caisse de dépôt appuie la politique de rémunération des dirigeants de Bombardier, contrairement à l’an dernier. Selon la Caisse, l’entreprise a amélioré la rémunération à long terme.
Les actionnaires auront l’occasion de s’exprimer sur le sujet aujourd’hui lors de l’assemblée annuelle de Bombardier.