Un enragé du volant risque six ans de taule
Il a mordu une victime et en a happé une autre en auto
La Couronne a réclamé hier une peine exemplaire de six ans d’incarcération contre un enragé du volant qui a « amputé » une victime d’un doigt avec ses dents avant d’en happer une deuxième avec sa voiture.
Marko Lubin, un Montréalais de 27 ans, sera fixé sur son sort le 15 juin prochain, mais il sait déjà qu’il s’en ira au pénitencier puisque son avocat a, de son côté, suggéré à la juge Karine Giguère de lui imposer 30 mois de taule.
Lubin a été déclaré coupable de voies de fait graves, d’agression armée, de conduite dangereuse et de délit de fuite au terme de son procès, en février.
IL RECRACHE LE DOIGT...
L’après-midi du 2 mars 2015, Michel Cormier, un travailleur dans le domaine de la rénovation, circulait dans l’arrondissement du Plateau-Mont-Royal au volant de son camion quand il a coupé la route de Lubin. Celui-ci s’est aussitôt mis à le suivre de près en le klaxonnant avec insistance.
Cormier, 50 ans, qui était accompagné de son fils Jonathan, 26 ans, s’est arrêté. Tous deux sont sortis pour aller à la rencontre de Lubin, resté à bord de son auto.
Jonathan Cormier a alors commis l’erreur d’ouvrir la portière du véhicule de Lubin et de lui adresser des reproches. Ce dernier est sorti et le ton a monté.
C’est à ce moment que Lubin l’a violemment mordu, sectionnant la moitié de l’auriculaire de la main droite de sa victime avec ses dents.
Puis, affichant un air « triomphant », il a recraché le bout de doigt par terre, a repris le volant de sa voiture et a foncé sur Michel Cormier, lui fracturant ainsi le bassin, a relaté la procureure de la poursuite, Amélie Rivard.
GRAVES SÉQUELLES
Marko Lubin s’est rendu de lui-même à la police une demi-heure plus tard, mais le mal était fait.
« Les deux victimes vivent des séquelles extrêmement graves. C’est un vrai cauchemar. Michel Cormier pense même qu’il aurait dû mourir, qu’il est déçu qu’on l’ait raté », a expliqué Me Rivard en cour.
Jonathan Cormier vit avec une moitié de doigt en moins, tandis que son père a dû réapprendre à marcher après avoir été confiné à un fauteuil roulant durant plusieurs mois.
Les deux hommes ont chacun dû subir de nombreuses interventions chirurgicales, ils éprouvent de sérieux problèmes à se retrouver du travail et ont chacun sombré dans de sévères dépressions.
Cette épreuve a aussi causé des difficultés conjugales et financières aux victimes.