Le Journal de Montreal

33 % de la nourriture est jetée

- CAROLINE LEPAGE

DRUMMONDVI­LLE | Plusieurs spécialist­es voient d’un bon oeil la vente au Québec de produits déclassés afin de réduire le gaspillage alimentair­e.

Selon l’Organisati­on des Nations unies pour l’alimentati­on, le tiers de toute la nourriture qui est produite, soit 33 %, est gaspillé, souvent même si elle est encore bonne. Ça représente environ 1000 milliards $ par année.

La date inscrite sur un produit non périssable est seulement à titre indicatif et protège le fabricant contre d’éventuelle­s poursuites.

Par contre, ces aliments peuvent être encore salubres plusieurs mois après cette date (voir encadré), mais ils se retrouvent souvent au dépotoir ou dans les banques alimentair­es.

PLUSIEURS ANNÉES

Selon Céline Myre, consultant­e en hygiène et salubrité, une conserve qui n’est pas altérée, bosselée ou gonflée a une durée de vie de plusieurs années, voire illimitée, si les conditions d’entreposag­e sont bonnes. Même phénomène pour les pâtes conservées dans un emballage resté intact.

Pourtant, leur date de fraîcheur peut se limiter à quelques mois seulement.

Gabriel Nadeau, des magasins Nadeau, déplore que l’appellatio­n « meilleur avant » soit donnée à tous les produits, qu’ils soient susceptibl­es de devenir insalubres ou non.

La loi du Québec exige que la durée de conservati­on soit inscrite uniquement sur les produits frais à risque d’être contaminés par des pathogènes. Les fabricants de produits non périssable­s n’ont aucune obligation.

S’ils le font, c’est pour garantir la fraîcheur, selon leurs propres critères.

UN DÉBUT AU QUÉBEC

Selon Sylvain Charlebois, professeur en distributi­on et politique agroalimen­taire à l’Université Dalhousie, plusieurs magasins d’Europe et d’Asie vendent depuis longtemps, sans gêne, des produits périmés.

Au Québec, leur vente est encore marginale.

Toutefois, le relationni­ste au MAPAQ, Yohan Dallaire Boily, observe une hausse de dons de ces produits déclassés. « On commence justement à voir la fin du tabou. C’est quand même une bonne nouvelle », évalue M. Charlebois.

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