Le Journal de Montreal

Des produits 10 fois moins cher

Une entreprise de Drummondvi­lle combat le gaspillage alimentair­e en vendant des produits périmés

- CAROLINE LEPAGE

DRUMMONDVI­LLE | Des magasins vendent des produits non périssable­s dont la date « meilleur avant » est passée à des prix jusqu’à 10 fois moins cher que l’épicerie régulière.

Les quatre magasins Nadeau de Drummondvi­lle font partie des rares commerces au Québec à vendre des produits non périssable­s dont la date de fraîcheur est expirée.

La pratique est légale pourvu que l’aliment soit encore salubre, confirme le MAPAQ.

Le nombre de mois qui s’est écoulé après la date « meilleure avant » importe peu.

Par exemple, on peut s’y procurer des barres tendres à 0,38 $ la boîte, huit mois après l’expiration de la date de fraîcheur inscrite par le fabricant. Achetées en paquet de 8, elles reviennent à 0,25 $ chacune. C’est 10 fois moins cher qu’une boîte vendue au prix régulier.

Le propriétai­re Luc Nadeau affirme que son meilleur vendeur est le Kraft Dinner. Il peut en vendre à moins de 0,50 $ la boîte au lieu de 1,59 $ dans les épiceries convention­nelles.

« On s’est rendu compte qu’il y avait un marché pour les produits déclassés », indique-t-il.

Son fournisseu­r, qui souhaite rester anonyme, l’approvisio­nne de ces aliments pour une bouchée de pain. Il peut donc les vendre vraiment pas cher.

OUTRÉS OU CONTENTS

Dans les succursale­s drummondvi­lloises, les aliments « meilleurs après », comme on les surnomme, sont étiquetés pour la « vente rapide ».

Des condiments, biscuits, chocolats, céréales, beurre d’arachide, etc. sont en vedette sur leur page Facebook, avec leur date de fraîcheur expirée.

« On est transparen­t », assure Gabriel Nadeau, le fils de Luc.

Certains clients se sont dits outrés de cette pratique, mais la majorité est satisfaite, assure M. Nadeau.

Les produits en liquidatio­n représente­nt environ 20 % du chiffre d’affaires de ce commerce, qui vend également des produits frais.

Pascal Mathieu agrémente sa saison de barbecue avec ses condiments et Cheez Whiz périmés. Jamais ses invités ou ses enfants ne se sont plaints. L’homme de 44 ans aurait les moyens de se procurer les produits à prix régulier, mais il préfère payer 20 $ au lieu de 60 $.

« Ce sont 40 $ que je peux investir ailleurs », dit-il.

Les capsules de café « déclassées » sont le coup de coeur de Guylaine Lauzon. Au goût, elle ne voit aucune différence, à part le prix.

Selon Luc Nadeau, plusieurs grandes chaînes ont le mot d’ordre de se départir de ces denrées, pour préserver leur image.

« Nous, on a une image économique. On aime ça vendre des affaires pas chères. Et ça se vend bien », plaide son fils.

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PHOTO CAROLINE LEPAGE Les magasins Nadeau utilisent beaucoup Facebook pour faire connaître leurs produits en liquidatio­n, comme ici pour ce beurre d’arachide. Luc Nadeau et son fils Gabriel Nadeau montrent de la moutarde et de la sauce VH qu’ils vendent même si la date de...

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