Il donne 1 M$ à un refuge pour femmes
La maison Chez Doris qui a accueilli 1600 itinérantes l’an dernier a failli fermer ses portes en 2014
Un Montréalais qui a vécu la Deuxième Guerre mondiale en plus d’avoir travaillé pour les services américains de contre-espionnage a remis un don d’un million de dollars à un refuge pour femmes alors qu’il pensait donner au départ seulement 10 000 $.
Tout cela a été rendu possible grâce au flair du comptable Harold Merton, qui travaille pour le donateur Andrew Harper, 95 ans, mais aussi pour la directrice générale du refuge Chez Doris, Marina Boulos-Winton.
Le centre de jour, qui a accueilli dans la dernière année 1600 femmes itinérantes et vulnérables, a presque fermé ses portes en 2014.
À L’ÉCOUTE
Soucieux des problèmes financiers de l’organisme, Harold Merton a suggéré à Mme Boulos-Winton de présenter une proposition de financement de 10 000 $ à son client. Andrew Harper, intéressé par la mission du refuge, était finalement prêt à lui offrir plus.
« On s’est rencontrés dans son salon [de M. Harper] et il m’a posé des questions. Il m’a dit : “Combien tu veux ?” J’ai dit : “1,25 million $.” Il a dit : “Je te donne 1 million $”. J’ai dit : “O.K. je te le prends !” » a lancé en rigolant Marina Boulos Winton, qui l’a ensuite rencontré de nouveau pour s’assurer que tout cela était véritable.
Le processus a duré environ quatre mois, et le centre de jour, qui a un budget annuel de 1,68 million $, a déjà reçu une partie du montant en avril.
« Je fais cela pour ma femme. Je l’ai perdue il y a deux ans et demi. On était très proches », a expliqué M. Harper, qui est né à Bucarest en Roumanie.
UNE VIE REMPLIE
En 1940, l’homme a fui avec sa famille son pays, occupé par les nazis, pour s’installer à La Havane à Cuba. Avant la fin de la guerre, il a obtenu un visa américain et a travaillé pour l’unité de contre-espionnage de l’armée de l’air.
Il a plus tard oeuvré comme directeur de la publicité pour une entreprise de produits à exporter avant de rencontrer sa femme, Carole Hymes, originaire de New York, qu’il a mariée en 1954.
Les deux amoureux se sont ensuite tournés vers Montréal pour lancer leur entreprise de distribution et d’importation d’aliments fins, de chocolats et de biscuits au Canada.
« C’est un homme discret. Son père lui a appris à donner aux moins fortunés. Il poursuit ce que son père lui a enseigné », a souligné son comptable Harold Merton, qui le connaît depuis 35 ans.
UN PROJET D’EXPANSION
Andrew Harper aimerait que son don puisse servir à un projet de « brique et mortier ». Marina Boulos Winton confirme avoir l’intention d’agrandir son centre de jour.
« Ça va prendre de deux à trois ans et il faudra utiliser son don comme levier pour ramasser d’autres dons de même importance », a-t-elle précisé.