Le Journal de Montreal

Pénurie de bus causée par les travaux du REM

Il faudra en acheter ou en louer, estiment des experts

- ZACHARIE GOUDREAULT

Des experts affirment qu’il faudra acheter ou louer des autobus pour compenser les pertes de service sur la ligne de Deux-Montagnes pendant les travaux de constructi­on du Réseau express métropolit­ain (REM).

« La semaine, le matin et le soir, c’est certain que le matériel roulant est utilisé au maximum de sa capacité. On n’a pas vraiment de marge de manoeuvre », a reconnu la porte-parole de l’Autorité régionale de transport métropolit­ain (ARTM), Fanie Saint-Pierre.

L’ARTM, qui chapeaute les sociétés de transport en commun du Grand Montréal, n’a toutefois pu confirmer si des autobus seront loués ou achetés prochainem­ent.

« IL FAUT EN ACHETER »

Dès la fin juin, ce sont deux départs en matinée et un en soirée sur la ligne de Deux-Montagnes qui seront annulés en semaine, puis un segment complet de la ligne la plus achalandée du réseau sera fermé toute la semaine à partir de 2020 pour construire les nouvelles stations du REM.

« Ça prend des véhicules. Les sociétés de transport, leurs véhicules sont bondés aux heures de pointe. Ça veut dire que des véhicules, il n’y en a pas beaucoup. Il faut en commander, il faut en acheter », a déclaré la professeur­e en études urbaines à l’Université du Québec à Montréal et ancienne présidente-directrice générale de l’Agence métropolit­aine de transport de 1996 à 2004, Florence Junca-Adenot.

UNE CENTAINE D’AUTOBUS

À partir de 2020, environ 15 000 usagers de la ligne de Deux-Montagnes pourraient se tourner vers des autobus pendant chaque période de pointe en semaine.

« Si tu mets 50 personnes par autobus, ça fait 300 voyages, donc ça te prend une centaine ou plus d’autobus [en tenant pour acquis que chaque autobus effectuera­it plusieurs voyages par jour] », a analysé le président de l’organisme Trajectoir­e Québec, François Pépin, qui note que très peu d’autobus sont actuelleme­nt disponible­s aux heures de pointe.

À titre indicatif, aux heures de pointe du matin et du soir, environ 1400 autobus de la Société de transport de Montréal (STM) sont sur la route.

Étant donné que les quelque 440 autobus restants se retrouvent au garage pour des travaux d’entretien, ils ne pourraient donc pas être mobilisés sur la route, a noté le conseiller aux affaires publiques de la STM, Philippe Déry.

Alors que le fournisseu­r Nova Bus a indiqué également par courriel que son calendrier de production est déjà complet pour l’année 2018, Mme Junca-Adenot estime que le temps presse pour planifier les prochaines alternativ­es de transport à mettre en place pendant les travaux du REM.

« Il ne faut pas faire ça la veille du moment où l’on ferme [la ligne de Deux-Montagnes] », a-t-elle illustré.

 ??  ?? FLORENCE JUNCA-ADENOT Professeur­e à l’UQAM
FLORENCE JUNCA-ADENOT Professeur­e à l’UQAM

Newspapers in French

Newspapers from Canada