Le nouveau titan allemand
Si pour vous le nom Volkswagen est synonyme de petit, préparez-vous à un choc. Car le nouvel utilitaire Atlas, avec son habitacle gargantuesque, se compare favorablement à tous ces gros VUS à sept places dont regorge le marché actuellement.
Depuis presque une quinzaine d’années, le plus gros utilitaire qu’offrait Volkswagen était le Touareg. Cependant, de nombreux automobilistes américains estimaient qu’il ne répondait pas à leurs besoins. Il lui manquait un habitacle à sept places et des dimensions plus imposantes. C’est donc pour les satisfaire que le constructeur allemand a développé l’Atlas, le plus gros VUS de son histoire.
Sa silhouette costaude est élégante et sobre tout à la fois, comme les designers de Volkswagen savent les faire. Mais il faut reconnaître que ce long VUS n’est pas toujours pratique à manoeuvrer dans un centre-ville congestionné, moins encore dans un stationnement urbain où les espaces sont pensés en fonction d’une Volkswagen Golf. D’ailleurs, ses concepteurs ne pouvaient lui trouver un meilleur nom : dans la mythologie grecque, Atlas était un titan qui portait la voûte céleste sur ses épaules. Alors, imaginez ce volumineux VUS en jaune kurkuma métallisé, la couleur du « lancement » (qu’on voit sur ces photos). Il lui est alors impossible de passer inaperçu !
Avec ce nouveau venu, Volkswagen souhaite attirer un plus grand nombre de ces acheteurs qui ont jusqu’ici snobé le Touareg au profit de véhicules rivaux, comme le Ford Explorer, le Nissan Pathfinder et le Honda Pilot, certains des utilitaires de taille moyenne les plus populaires au Canada.
Or, par rapport à ces derniers, l’Atlas paraît donc aussi massif et volumineux. D’ailleurs, même les plus grands automobilistes doivent se lever sur la pointe des pieds pour voir son toit, qui culmine à 1,8 m. Moins volumineux, le Touareg mesurait 1,7 m de haut et 4,8 m de long. L’Atlas, lui, mesure 5,0 m de long et les adeptes du remorquage seront heureux d’apprendre qu’il peut déplacer une charge atteignant 2300 kg (5000 lb), du moins lorsqu’il a le moteur V6.
MÉCANIQUE FAMILIÈRE
Ce moteur nous amène a découvrir certaines similitudes entre l’Atlas 2018 et le Touareg 2017. Comme ce dernier, ce nouveau Volkswagen peut être livré avec un V6 VR6 de 3,6 L et une boîte de vitesses automatique à 8 rapports, un équipement de série. Ce moteur livre 276 ch, soit seulement 4 ch de moins que le Touareg. De plus, le constructeur lui attribue une consommation moyenne de 12,1 L/100 km, une cote comparable à celle de ses rivaux. Cette cote représente une maigre différence de 0,1 L/100 km par rapport au Touareg, bien que l’Atlas ait une masse inférieure (atteignant 215 kg dans le meilleur cas). Fait à noter, le modèle d’essai que nous avons conduit, qui avait le V6, nous a donné une moyenne de… 12 L/100 km.
De série pour les deux versions les plus cossues, les Atlas Highline et Execline, ce moteur est jumelé à une transmission intégrale 4Motion. Ce système ne demande aucune intervention du conducteur et il peut transmettre jusqu’à 50 % du couple aux roues arrière, selon les besoins du moment.
En outre, l’acheteur qui n’a pas besoin de remorquer la voûte céleste peut s’offrir l’une ou l’autre des deux versions les moins chères, appelées Trendline et Comfortline, avec un 4-cylindres à turbocompresseur qui entraîne seulement les roues avant. Fort de ses 235 ch, ce moteur de 2,0 L (une variante du EA888 utilisé pour une foule de véhicules du
groupe Volkswagen) aurait une consommation moyenne de 8,9 L/100 km, selon le constructeur. Il autorise néanmoins le remorquage de charges atteignant 907 kg (2000 lb), en plus d’accomplir l’accélération de 0 à 100 km/h en 9 s, une performance proche de celle du V6, qui fait de même en seulement 1 s de moins. Il faut préciser que ces deux versions d’entrée de gamme sont également livrables avec le V6 et la transmission intégrale 4Motion contre un supplément de 4100 $.
Construit à l’usine Volkswagen de Chattanooga, au Tennessee, l’Atlas a un habitacle volumineux et spacieux. Le design plutôt classique de son tableau de bord lui donne un côté indéniablement pratique. Il est dommage, toutefois, que la finition intérieure, bien que soignée, utilise autant de plastique de texture bon marché et d’apparence terne.
Les places avant sont naturellement amples et confortables. De plus, le bouton du démarreur logé sur la console est plus facile à repérer et à atteindre que des commutateurs similaires cachés derrière le volant, comme c’est le cas dans un Toyota Highlander. La dotation est aussi comparable à celle des modèles concurrents et comprend, entre autres, les systèmes Bluetooth, CarPlay d’Apple et Android Auto.
INTÉRIEUR À SEPT PLACES
Les acheteurs qui choisiront l’Atlas le feront sans doute avant tout pour son intérieur à sept places. Mais soyons réalistes un instant. Cette fameuse banquette arrière ne sert que dans très peu de cas, car, comme pour les modèles rivaux de l’Atlas, l’habitacle convient plutôt à quatre adultes (cinq au besoin) et deux jeunes enfants assis à l’arrière. Même si le constructeur fait miroiter le fait que la banquette centrale est fixée à des glissières permettant d’accroître l’espace pour les jambes des occupants de la petite banquette arrière, cela se fait nécessairement aux dépens des occupants de la banquette centrale. D’ailleurs, l’acheteur qui veut prendre soin de ses passagers optera, dans le cas des versions cossues Highline et Execline, pour l’ensemble optionnel Capitaine grâce auquel on substitue deux sièges baquets à la banquette centrale contre un supplément de 625 $. Une bonne affaire à notre avis.
Or, la majorité des propriétaires d’un véhicule comme l’Atlas trimbalent une banquette arrière quasiment inutile qui, de surcroît, réduit le volume utile du coffre lorsqu’elle est déployée. Dans le cas de l’Atlas, on dispose alors de tout juste 583 L, une cote qui n’impressionnera pas le propriétaire d’une berline compacte Jetta, dont le coffre fait 440 L. Par contre, dès qu’on replie cette banquette, l’utilité d’un véhicule comme l’Atlas devient plus évidente. Le volume atteint alors 910 L. Mais lorsqu’on replie en plus la banquette centrale, le volume devient gargantuesque et atteint 2741 L, une cote comparable à celle d’un Honda Pilot et d’un Chevrolet Traverse, deux champions en la matière du même créneau.
L’Atlas brille aussi par son comportement routier sain et prévisible. Il offre un roulement doux et sa construction procure aux occupants un habitacle étonnamment bien insonorisé. Sans être un foudre de guerre, ce Volkswagen procure aussi des reprises honorables, quel que soit le moteur. Le conducteur peut même choisir le mode de gestion du moteur : Eco, Confort, Sport et même Individual, qui lui permet de personnaliser le comportement de son Atlas à son goût.