« C’est une humiliation terrible »
Un demandeur d’asile ayant franchi la frontière le mois dernier au rang Roxham, en Montérégie, et actuellement détenu au Centre de surveillance de l’immigration de Laval pour des questions d’identification a confié au Journal être profondément déprimé par cette situation.
« Je croyais que le Canada était un pays accueillant. Jamais je n’aurais pensé me retrouver en prison », explique le trentenaire, qui a fui l’Afrique centrale où il ferait face à des menaces de mort à la suite d’un différend familial et qui souhaite garder l’anonymat par crainte de représailles.
Ce diplômé dans le secteur des technologies dit souffrir davantage encore du fait d’être traité en criminel que du manque de confort dans le dortoir qu’il partage avec une trentaine d’autres détenus.
MENOTTES
« L’autre jour, les gardes m’ont emmené voir les services de l’immigration au centre-ville, menotté comme un bandit, raconte-t-il en baissant les yeux. J’ai toujours eu peur en voyant des gens attachés et maintenant, c’est moi qui fais peur aux autres. C’est une humiliation terrible et je ne sais pas si je m’en remettrai un jour. »
PERCEPTION
Depuis la salle froide et vide du centre de détention dans laquelle Le Journal l’a rencontré, l’homme lance un message à ceux qui pensent que le Canada n’a pas les moyens d’accueillir les demandeurs d’asile comme lui.
« Il y a une différence entre la perception que l’on a des gens et ce qu’on découvre quand on les connaît. Apprenez à nous connaître. Si on me libère, je vais continuer mes études et contribuer à la société. »