Bissonnette voudrait être transféré au fédéral
L’accusé est actuellement filmé 24 heures sur 24
QUÉBEC | Puisqu’Alexandre Bissonnette est filmé 24 heures sur 24 et qu’il doit dormir avec des vêtements et des draps antisuicide, ses avocats ont profité de la conférence de gestion pour demander au juge d’ordonner son transfert immédiat au pénitencier fédéral.
Depuis son arrestation, il y a de cela un peu plus de 15 mois, celui qui a plaidé coupable à six accusations de meurtre prémédité et à six accusations de tentative de meurtre en lien avec les tristes événements survenus à la mosquée est soumis à « un protocole particulier » au centre de détention de Québec.
Ainsi, hier, dans le cadre de la conférence de gestion qui visait à déterminer l’échéancier des prochaines semaines, il a été possible d’apprendre que Bissonnette est détenu à l’infirmerie où il est constamment surveillé.
« C’est vrai de dire qu’il est en prison, mais disons qu’il n’a pas beaucoup de jouissance de vie » a mentionné l’avocat de Bissonnette, Me Charles-Olivier Gosselin qui a demandé au juge François Huot que son client soit immédiatement transféré dans un pénitencier fédéral où il pourra bénéficier de programmes ou de rencontres avec des intervenants.
« Si les autorités ont pris ces décisions, c’est parce qu’il croit qu’il y a peut-être un danger pour lui. Qui suis-je pour remettre en question ces décisions… », a alors dit le magistrat. « Au surplus, si je l’envoie au pénitencier, il devra passer minimalement 30 jours au centre de répartition, où on ne pourra pas lui accorder toute l’attention dont il a besoin », a dit le juge avant d’ajouter qu’il « n’osait imaginer le scénario théorique où, après ce transfert, l’accusé commette un geste irréparable ».
EN RÉFLEXION
Le magistrat a donc souligné « son inconfort » face à cette décision et il se laisse jusqu’au 18 juin prochain pour « y réfléchir ». À cette date, la défense fera valoir ses arguments quant à l’inconstitutionnalité des peines consécutives et elle va préciser ce qu’elle suggère comme peine. Le 19 et le 20 juin seront consacrés aux plaidoiries du poursuivant et du Procureur général.