Une centrale d’urgence qui ne répond plus
Des pompiers des Laurentides ont manqué plusieurs appels alors que les vents soufflaient à 100 km/h
Au coeur des vents violents qui ont frappé les Laurentides vendredi soir, les pompiers de plusieurs municipalités se sont butés à une centrale d’urgence qui ne répondait plus aux appels.
En septembre 2017, la MRC Thérèse-De Blainville dans les Laurentides a décidé pour une question d’économie de faire affaire avec la Centrale d’appels d’urgence Chaudière-Appalaches (CAUCA).
Quand un citoyen appelle le 911 pour signaler un incendie, le préposé achemine l’appel à la centrale, dont les bureaux sont situés à Saint-Georges-de-Beauce, et celle-ci communique les informations aux pompiers.
Vendredi soir, des citoyens qui ont appelé au 911 entre 22 h et 3 h, notamment pour signaler des arbres tombés sur des fils, se sont butés à une ligne occupée.
Les pompiers ont dû se débrouiller avec les moyens du bord pour faire leur travail.
TROP D’APPELS ?
La centrale aurait été submergée de signalements, elle qui couvre les appels de 530 municipalités.
« Aussitôt qu’il y a un flux d’appels excessif, la centrale tombe en panne », explique Stéphane Chartrand, président du syndicat des pompiers de Sainte-Thérèse (SPQ-FTQ).
Les pompiers qui tentaient de joindre la centrale pour avoir de l’aide sont également tombés sur une ligne occupée.
« À plusieurs reprises, on demandait d’avoir des équipes d’Hydro-Québec et il n’y avait aucune réponse », ajoute le secrétaire santé et sécurité au travail du syndicat, Alexandre David,
SÉCURITÉ DE TOUS
Les problèmes de communication avec la centrale sont récurrents. Pas assez de pompiers affectés à un incendie et erreurs de répartition sont fréquents depuis sept mois. Les pompiers en ont assez, il en va de leur sécurité et de celle des citoyens.
« Si on n’a pas de réponses à nos questions d’ici demain, j’entame des démarches à la commission de santé et sécurité au travail », prévient M. Chartrand.
À la MRC, on affirme ne pas avoir toutes les informations en main pour expliquer ce fiasco.
« Est-ce que les pratiques de la CAUCA sont beaucoup plus orientées vers des services d’incendie de moindre grandeur que ceux de Thérèse-De Blainville ? Peutêtre que c’est le cas, peut-être que non. J’attends un rapport demain afin de me faire une tête », explique Kamal El-Batal, directeur général de la MRC Thérèse-De Blainville.
La CAUCA a décliné la demande d’entrevue du Journal.