Aéro Montréal dépend de plus en plus du financement de Québec
Aéro Montréal, l’organisme qui défend les intérêts de l’industrie québécoise de l’aéronautique, est de plus en plus dépendant des gouvernements.
L’an dernier, pas moins de 67 % de son budget de 5,9 M$ provenait du gouvernement du Québec, du gouvernement fédéral et des municipalités, les entreprises n’y ayant contribué qu’à hauteur de 33 %.
La part des contributions publiques atteignait 57 % en 2016 et 50 % en 2013.
En excluant les contributions en nature pour inclure seulement les sommes d’argent versées, la part des gouvernements s’est élevée à 76 % l’an dernier.
La hausse des apports de fonds publics s’explique par le fait que Québec demande de plus en plus à Aéro Montréal de gérer des programmes en son nom.
« Plus on administre des programmes, plus on va chercher des fonds publics », a affirmé hier au Journal la PDG de l’organisme, Suzanne Benoît. Les contributions gouvernementales « ce n’est pas pour acheter des meubles ni pour payer le loyer », a-t-elle martelé.
NOUVELLE SUBVENTION
La ministre de l’Économie, Dominique Anglade, a dit espérer que la proportion des contributions publiques n’irait pas plus haut.
« Ça n’a pas été facile dans les dernières années pour l’industrie aéronautique, a-t-elle soutenu. Je pense qu’on a joué notre rôle pleinement. On a un bon équilibre. [Mais] je ne dirais pas qu’on devrait être particulièrement au-dessus de ça à partir de maintenant. »
Or, la ministre a annoncé hier une subvention de 5 M$ à Aéro Montréal pour aider les PME à être plus présentes à l’international, de sorte que la proportion du financement public de l’organisme risque encore d’augmenter.
Mme Benoît a assuré qu’elle n’avait pas de mal à persuader les entreprises membres à participer au financement d’Aéro Montréal.
Elle a donné l’exemple d’Airbus, qui vient de faire une première contribution de 20 000 $ pour une campagne de promotion de la main-d’oeuvre en aérospatiale.