Le Journal de Montreal

Yama reconnaiss­ante

L’interprète Yama Laurent revient sur sa victoire à La Voix

- MARC-ANDRÉ LEMIEUX

Moins de 24 heures après avoir remporté La Voix au terme d’une finale particuliè­rement pétaradant­e, Yama Laurent paraît encore sonnée.

Deux ans après avoir découvert le chant et 18 mois après avoir découvert le Québec, la jeune Haïtienne de 27 ans peine à traduire ce qu’elle ressent. « C’est juste inespéré pour moi, tout ça », souffle la nouvelle chouchoute des téléspecta­teurs.

Si plusieurs avaient qualifié Yoan Garneau d’homme de peu de mots après son triomphe en 2014, Yama pourrait certaineme­nt prétendre au même titre du côté féminin. En entrevue au Journal, la successeur­e de Ludovick Bourgeois répond aux questions tout doucement, presque en murmurant.

Pour quelqu’un d’aussi timide et réservé, on devine qu’une journée entière d’apparition­s médiatique­s doit être toute une épreuve à surmonter.

« Avant, j’avais du mal à m’exprimer normalemen­t, déclare la principale intéressée, en esquissant un sourire. J’ai vraiment travaillé fort au cours des derniers mois. J’ai écouté les conseils des gens autour de moi. Et je pense que je m’en sors pas mal. »

DEUX FAÇONS DE GUÉRIR

Les deux millions de téléspecta­teurs qui regardent religieuse­ment La Voix connaissen­t la petite histoire de Yama Laurent par coeur. Son incroyable parcours a été évoqué à plusieurs reprises durant cette 6e saison.

Née en Haïti, la jeune femme de 27 ans a connu une enfance difficile, loin d’une mère qu’elle a retrouvée trois mois après le terrible tremblemen­t de terre de 2010 à Port-au-Prince. Avant d’atterrir à Montréal en 2016, elle avait entamé des études en médecine à l’Université de Santiago en République dominicain­e.

Aujourd’hui, elle ignore quelle passion elle souhaite poursuivre : celle de guérir les gens en chantant ou celle de guérir les gens « en leur donnant des médicament­s ».

« Je fais confiance au temps, dit-elle. Il m’a toujours aidée. »

PÉRIODE D’APPRIVOISE­MENT

Le temps a également aidé Garou à « apprivoise­r » sa protégée en début d’aventure. La situation était d’autant plus particuliè­re que Yama l’aimait beaucoup comme artiste. Ses chansons, particuliè­rement celles du disque Seul, paru en 2000, l’avaient notamment aidée à traverser des moments difficiles. Au départ, la concurrent­e était intimidée chaque fois qu’ils avaient rendez-vous pour travailler. « Non seulement elle fermait les yeux, mais elle me tournait carrément le dos ! » relate le coach en riant.

Aujourd’hui, la glace semble être brisée. « On rit beaucoup ensemble, ajoute Garou. Quand on passe à travers sa timidité, on découvre quelqu’un d’exceptionn­el. Yama, c’est le symbole de l’humilité. Elle est vraie. C’est rare de rencontrer du monde aussi pur. »

 ??  ??
 ?? PHOTO CHANTAL POIRIER ?? Garou souhaite que Yama fasse partie du paysage musical du Québec longtemps. « On n’a pas envie que ça s’arrête après La Voix, déclare le chanteur. Elle nous a ébranlés. On veut que ça continue. »
PHOTO CHANTAL POIRIER Garou souhaite que Yama fasse partie du paysage musical du Québec longtemps. « On n’a pas envie que ça s’arrête après La Voix, déclare le chanteur. Elle nous a ébranlés. On veut que ça continue. »

Newspapers in French

Newspapers from Canada