Alerte aux cyberpédophiles
Ceux qui croient qu’un cyberprédateur est nécessairement un homme reclus dans son sous-sol sont dans l’erreur, selon les policiers, qui observent qu’un consommateur de pornographie juvénile « peut être n’importe qui » à l’ère d’internet.
Adolescent, femme avec un bon travail, professeur, universitaire, père de famille : les gens arrêtés depuis les dernières années proviennent de toutes les couches sociales.
« C’est un crime qui n’a ni ramifications ni spécificités », souligne la sergente détective du SPVM Mélodie Leclerc.
« Parfois, quand on a une adresse, on ne peut pas savoir si c’est le père ou le fils », ajoute la policière, précisant que les réseaux sociaux constituent un terreau fertile pour commettre ce type de crime.
UNE BONNE CONNEXION
Le sergent-détective Modesto Pompeo se souvient d’un jeune suspect âgé de 19 ans qu’il a coffré.
« Il consultait et bâtissait sa collection de pornographie juvénile depuis l’âge de 15 ans. C’est varié. Ça peut aller jusqu’à 70 ans et plus. Maintenant, avec internet, il [le prédateur] a juste besoin d’une bonne connexion », déplore-t-il.
Fait aussi à souligner, selon les données obtenues du SPVM, six femmes ont été arrêtées l’an dernier. Contrairement à deux en 2012. Le phénomène demeure toutefois marginal.
NOUVELLES PLATEFORMES
Le sextage ainsi que la production et la distribution de pornographie juvénile par de jeunes mineurs s’avèrent aussi « un phénomène qui augmente », note René Morin, porte-parole de Cyberaide.ca.
« Un jeune couple de mineurs qui se prend en photos, disons innocemment, c’est aussi de la production. Et si l’un d’eux décide de se venger, ça peut devenir de la diffusion d’images. »
Un phénomène que le SPVM observe de près.
« Il y a beaucoup de jeunes qui se partagent des photos à l’école. […] Une fois que la photo est partagée sur internet, c’est parti et ça peut tomber entre de mauvaises mains », indique le sergent-détective Claudio Del Corpo.
Ce dernier rappelle qu’il faut être vigilant sur les réseaux sociaux, les chatrooms, les plateformes qui diffusent en direct.
« Les prédateurs ou les gens qui ont une attirance envers certains enfants vont aller vers ces plateformes en sachant que des mineurs ou des jeunes sont là […] C’est important de mettre des limites, contrôler les accès à internet. »